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Films de genres

Lyon a enfin son festival de cinéma gay, lesbien, bi et trans : Écrans mixtes a choisi de visiter l’Histoire de ce cinéma plutôt que son actualité, notamment via une heureuse rétrospective autour de Gregg Araki. CC

Saint-Étienne et Grenoble avaient depuis longtemps leur rendez-vous annuel consacré au cinéma gay (au sens large du terme) ; à Lyon, l’association Écrans mixtes, qui s’était fait remarquer par ses nombreuses avant-premières, mijotait depuis un moment son festival. Le voilà en ce début du mois de mars, et il réserve quelques surprises. On pouvait penser qu’Écrans mixtes irait fouiner du côté des œuvres récentes abordant, de près ou de loin, la question de l’homosexualité ; cette part de nouveautés ou d’inédits est réduite à la portion congrue, même si on y trouve au moins un petit événement à ne pas rater : la projection en séance de minuit du dernier film de Bruce LaBruce, le plus original et percutant des cinéastes de porno gay. Après son excellent "Hustler White", faux documentaire très cul et très drôle, LaBruce a semé son sens du hard dans le cinéma de genre, et cela aboutit aujourd’hui à "L.A. Zombie", le premier film gore, porno et gay ! Le zombie du titre est incarné, dans tous les sens du terme, par François Sagat, sans doute plus à l’aise ici que dans la daube de Christophe Honoré "Homme au bain". Interdit aux moins de 18 ans, pour pas mal de raisons !

Araki rit

L’essentiel du festival est donc consacré à l’Histoire du cinéma gay, à travers plusieurs thématiques. La «Collection classiques» brillera surtout par la soirée à l’Institut Lumière consacrée à Jean Genet, avec le seul film réalisé par Genet lui-même, le magnifique moyen-métrage "Un chant d’amour", et l’adaptation par Fassbinder de "Querelle de Brest" sous le titre "Querelle", un flamboyant film de studio, de fantasmes et de sexualité brutale. Dans la section «New queer cinema», on pourra revoir deux beaux films de Gus Van Sant, son premier long-métrage "Mala Noche" et le toujours aussi stupéfiant "My own private Idaho", qui mixe le Shakespeare d’Henry IV avec le milieu de la prostitution masculine dans les rues de Portland. Mais le gros morceau de ce premier festival Écrans mixtes, c’est la rétrospective consacrée au grand Gregg Araki. "Kaboom" fut un des chocs de l’année dernière ; un regard à reculons sur son œuvre situera cette farce apocalyptique dans une logique implacable : celle d’un cinéaste qui, parti d’une trilogie punk et désespérée ("The Living end Totally fucked up" et "The Doom generation"), a ensuite alterné fantaisies ("Nowhere", "Smiley face") et œuvres plus graves ("Splendor", "Mysterious skin", son chef-d’œuvre, absolument bouleversant). Araki fait figure aujourd’hui d’auteur libre et indépendant, célébrant une sexualité se défiant des genres, ou plutôt les faisant tous partouzer ensemble !

 

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