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Grandeur et décadence des héros kubrickiens

Images / Kubrick en quatre films et quatre photogrammes. CC

1971, Orange mécanique
Dans une Angleterre qui ressemble à une extrapolation monstrueuse de celle où Kubrick s’était réfugié, Alex (Malcolm MacDowell) pratique sexe et violence sous l’œil effrayé d’un État dépassé qui va s’organiser pour rééduquer cette graine subversive. L’esthétique du film a fasciné en son temps, elle prête à sourire aujourd’hui, mais le propos du film garde toute son actualité. Le sourire narquois d’Alex toise notre docilité politique, et s’il trinque avec son verre de lait, c’est à notre défaite annoncée.

1975, Barry Lindon

Redmond Barry (Ryan O’Neal), l’homme qui deviendra Barry Lindon et gagnera ses galons d’aristocrate, est comme la version «positive» du Alex d"Orange mécanique". Positive selon nos standards, mais pas selon ceux de Kubrick : l’aristocratie est une finalité pour cet arriviste prêt à toutes les compromissions pour parvenir à ses fins, jusqu’à sa chute finale et fatale. Pour Kubrick, on ne décide pas de devenir un être d’exception ; on l’est ou on ne l’est pas.

1987, Full metal jacket
À peine sortis de l’adolescence, des apprentis GI’s doivent se transformer en machines de guerre sous les ordres hurlés par leur lieutenant instructeur (Lee Ermey, lui-même ancien militaire !). Seul Joker (Matthew Modine, à droite) réussira à conserver une petite part de libre-arbitre, ce qui ne l’empêchera pas de mettre à mort une femme-sniper, violant ainsi sa propre loi morale.

1999, Eyes wide shut
Jamais héros kubrickien n’aura été aussi malmené que William Harford (Tom Cruise). Humilié par sa femme (Nicole Kidman), confronté à ses désirs miteux et revenant chez lui la queue basse et la peur au ventre, il doit baisser les bras, les armes et tout le reste, laissant à sa compagne le mot de la fin (qui est aussi celui de l’œuvre de Kubrick) : «Fuck».

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