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Saint-Thomas

Musique / Sept ans qu'on attend à Lyon le ténébreux Norvégien Thomas Dybdahl, Tim Buckley boréal à la voix de velours et au talent si fou et incompris qu'il faut le voir pour le croire. Stéphane Duchêne.

Vous l'ignorez peut-être, mais la grande Afida Turner, ex-Lesly du Loft et ci-devant bru de l'infortunée Tina, devrait sortir d'ici quelques temps un best-of. La question étant comment peut-on sortir un best-of quand on est inconnu et que personne n'a jamais entendu (et en ce qui concerne Miss Turner, Dieu merci) la moindre de vos chansons. C'est la question que beaucoup pourront poser à Thomas Dybdahl le 23 mai, quand sortira Songs, la compilation de ses meilleurs titres. Certes, le Norvégien a une discographie longue comme le bras mais les bras trop courts pour prétendre à la notoriété mondiale. On pourra, si on le souhaite, y voir une discrimination patronymique due au fait qu'on ne sait jamais où placer le «h» de son nom (au moins avec Cali on n'a pas ce problème). En 2003, avec That Great October Sound, son premier album, Dybdahl offrait ce qui restera son et un chef d'œuvre. Il a eu beau le rééditer sous toutes les formes (DVD, coffret, manches de pioche, ronds de serviettes) et récolter quelques récompenses, rien n'y fit. Il y a comme ça dans l'histoire des rendez-vous manqués que le temps finit ou pas par rattraper.

Cecilia
Sortirait-il aujourd'hui, ce disque magistral, que la presse s'en ferait des gorges chaudes et même des gargarismes. C'est sans doute ce que s'est dit l'intéressé au moment de tenter, via Universal, une dernière conquête de la planète. De fait, Songs est abondamment garni des morceaux de ce premier album – normal ce sont les meilleures – et de quelques-unes des perles qui s'ensuivirent ("One day you'll dance for me New York City", "Dice"), peuplant moins densément ses albums. Car son second album Stray Dogs mis à part, même si déjà un ton en dessous, emmené par l'aguicheur Cecilia (si tu reviens, j'annule tout), la production du Norvégien, n'atteindra plus jamais la splendeur automnale de ce premier essai. Dybdahl répétant peu ou prou les mêmes motifs musicaux quand il ne se caricaturait pas dans une formule un peu trop jazzy pour être honnête (appelons-cela le syndrome Norah Jones). Car ce qui fait tout le sel de la Dybdahlerie c'est justement cet entre-deux (ou plus) musical dans lequel le beau Thomas conduit ces morceaux, à équidistance d'une pop ouvragée et volante et d'une atmosphère jazz un peu schlass. Quelque part entre le Tim Buckley un peu indécis d'avant le jazz (quand il devenu chiant) et le Colin Blunstone (ex-Zombies) des disques solo.

Thomas Dybdahl À l'Epicerie Moderne Mercredi 25 mai

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