article partenaire
Quand on arrive en livre !

Cases à cocher

À l’âge où certains commencent tout juste à se faire comprendre et à se mouvoir en eaux troubles, le festival Lyon BD fait montre pour ses six ans d’une maturité dont seuls les événements les plus pérennes peuvent se prévaloir. Explications et tour du propriétaire. Benjamin Mialot

Lyon BD serait-il en passe, au même titre que le Quai des Bulles de Saint-Malo, le Festival international de Soliès-Ville et les Bédécibels d’Antibes, de figurer parmi les festivals du neuvième art les plus estimables du pays ? Bien que n’étant pas seuls à en juger, nous y croyons très fort, et ce depuis 2008. Cette année-là, la trentaine de militants composant l’association Lyon Bande Dessinée Organisation a pris conscience d’un phénomène fondamental : pour durer, un festival ne peut plus se contenter de son contenu, aussi abondant ou prestigieux soit-il, et de l’affluence qu’il génère. Il lui faut multiplier les connexions, favoriser l’émulation, bâtir des passerelles... C’est là qu’interviennent les États généraux de la bande dessinée, journée de réflexion et d’échange qui permettra cette année aux libraires, auteurs, éditeurs, bibliothécaires de s’interroger sur les impératifs de gratuité, d’interactivité et de complicité qui accompagnent l’incessante expansion d’Internet. C’est également là qu’intervient l’invitation lancée aux représentants de la production québécoise (voir ci-contre), aussi riche que mal distribuée en dépit de la hardiesse des intéressés et des efforts consentis par les pouvoirs publics.NOUS PARTÎMES 80...
Ceci dit, pour l’amateur de phylactères et onomatopées lambda, l’essentiel est ailleurs : dans la liste des scénaristes, dessinateurs et coloristes qui se prêteront au jeu des dédicaces et de la contemplation de files d’attentes où les sacs à dos surpassent en nombre les humains. À cet égard, la sixième édition de Lyon BD n’a pas à rougir de la comparaison avec des événements à taille moins humaine. Honneur au créateur de l’affiche, commençons par signaler la venue de Vincent Mallié, discipline et collaborateur de Régis Loisel qui viendra promouvoir le troisième volet de la préquelle de La Quête de l’oiseau du temps, saga d’heroic fantasy parmi les plus cultes.Côté grands noms, on remarquera aussi au générique les noms de Fabien Vehlmann (voir ci-contre), Lewis Trondheim (qui, dans les années 90, contribua au même titre que Joann Sfar au renouveau esthétique et narratif du secteur) et Kris, dont l’adaptation du Sac de billes de Joseph Joffo vient de confirmer le goût et la maîtrise des récits sociaux. Dans des registres bien différents, on se réjouit des venues de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat pour leur gamme Block 109, modèle du genre uchronique, de Hub, qui avec Okko a créé un univers de fantasy nippone des plus singuliers, de Matthieu Lauffray, qui sublime la piraterie dans les pages de Long John Silver, ou encore des illustrateurs du prolifique collectif Café Salé. Un festival étant aussi l’occasion de faire connaissance avec les spécialités locales, sachez que tout le ghota de la bande dessinée lyonnaise sera au rendez-vous, des frères Jouvray (le western métaphysique Lincoln) au désopilant B-Gnet (Saint-Étienne - Lyon, son petit dernier, est un bijou d’humour nonsensique) en passant par Kieran (virtuose metteur en images du polar choral We Are the Night). En tout, ce sont près de 80 auteurs qui s’useront les poignets au Palais du commerce les 18 et 19 juin prochains.… NOUS ARRIVÂMES 40 000
Lyon BD n’est toutefois et heureusement pas qu’une course au “crobar”. Fidèle aux envies de décloisonnement et de mise en perspective qui l’ont animée dès sa première déclinaison, la manifestation fera la part belle à pléthore d’animations. On vous invite notamment à jeter un oeil attentif à l’espace consacré à la bande dessinée alternative, où micro-éditeurs (dont le Lyonnais Tanibis, chez qui vient de paraître le magnifique Dernier Cosmonaute, space opera intime signé Aurélien Maury) et fanzines (en tête les joviaux Rennais de Parle À Ma Planche) seront les garants de belles découvertes. Plus originaux sont les trois rendez-vous proposés par le collectif à géométrie variable La Scène Déménage, et pour cause : fondé il y a trois ans, il s’est fait une spécialité de la mise en scène de pièces mêlant théâtre d’improvisation, musique et dessin live. Pour finir, entre deux coucous aux élèves de ces fabriques de talents que sont Bellecour Écoles d’art, Émile Cohl et l’ENAAI, n’oubliez pas, si vous ne l’avez déjà fait, de vous rendre au Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation : vous y attend Traits Résistants, passionnante et didactique étude des liens entre petites histoires (dessins animés de propagande, pockets, romans graphiques...) et grande histoire (l’Occupation, le maquis...) que rehausse nombre de planches, fascicules et manuscrits d’une valeur culturelle inestimable. LYON BD FESTIVAL
Au Palais du commerce (CCI), samedi 18 et dimanche 19 juin

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Lundi 14 juin 2010 Bande dessinée / Jouissant d'un vivier d'auteurs de bande dessinée parmi les plus prolifiques du pays, Lyon a renâclé à se doter d'un salon à la hauteur de cette spécificité. Mieux vaut tard que jamais, surtout qu'en à peine cinq ans, le Lyon BD...

Suivez la guide !

Clubbing, expos, cinéma, humour, théâtre, danse, littérature, fripes, famille… abonne toi pour recevoir une fois par semaine les conseils sorties de la rédac’ !

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X