De Craig Gillepsie (EU, 1h46) avec Colin Farrell, Anton Yelchin...
Dans le genre perdu d'avance, Fright night se pose quand même bien là. Un remake d'un (tout petit) classique de la série B des années 80 (Vampire, vous avez dit vampire ?), gonflé en 3D, écrit par la scénariste du catastrophique Numéro quatre et mis en boite par un réalisateur anodin MAIS estampillé Sundance. Du coup, pour qui n'en attend strictement rien, le film se révèle être une (toute petite) surprise. Passée une installation pantouflarde, où l'on appréciera quand même le traitement adorablement caricatural de la figure du geek, Craig Gillepsie passe la vitesse supérieure pour livrer un divertissement honnête, qui se suit sans trop de douleur. Le spectateur se voit même gratifié de climax correctement filmés, avec en bonus un plan-séquence qui fait son petit effet. Dans leur rôle respectif, Colin Farrell et David Tennant en font des caisses, le premier en playboy redneck exagérément viril, trahissant des rictus à la Garth de Wayne's World dès qu'il montre les crocs, le second en rock star ringarde de la magie en voie de rédemption, mais leur performance colle parfaitement à l'esprit du film. Soit une relecture contemporaine de l'original, qui ne se prend pas au sérieux, sans tomber pour autant dans la condescendance vis-à-vis de son modèle. Cette subtile distinction entre ironie et cynisme sauve un peu Fright night, sans totalement excuser ses faiblesses, en tête desquelles on trouve un acteur principal bien falot.
François Cau