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Musique / Après les Melvins, c'est au tour d'un autre «groupe préféré» de Kurt Cobain de faire halte à l’Épicerie Moderne. Son nom : Chokebore, combo hawaïen auquel le rock indépendant nord-américain doit quelques unes de ses plus touchantes poussées de rage. Benjamin Mialot
Débutée pour de bon en 1993 à Los Angeles, la carrière de Chokebore est typique d'un groupe dit culte : signature sur un label pointu mais confidentiel (Amphetamine Reptile, maison noise-rock de qualité depuis 1986) ; enregistrement de quatre chefs-d’œuvres (dont A Taste for Bitters, un indépassable en matière de bruitisme sensible) ; double-changement de batteur ; rattachement involontaire et nuisible à un mouvement à l'ADN incompatible (le grunge) ; enregistrement d'une redite ; publication d'un disque live testamentaire ; séparation vendue comme un break en 2005 ; poursuite de projets solo tout à fait estimables (pop tourmentée pour Balthazar, guitarisme expérimental pour Jonathan Kroll) ; retrouvailles en 2010. Joie, depuis lesdites retrouvailles, puisque Troy & co. se montrent à la hauteur de leur réputation. D'abord sur disque. Tout frais, l'EP Fall's Best déploie tout ce qui nous avait rendu Chokebore si précieux. Les guitares épineuses, le chant endolori, les rythmiques aux airs d'élongations des tendons et le parfum de malédiction : alors que le groupe a pris de plein fouet la vague Nirvana (un comble quand on débarque d'une terre de surfeurs), le disque déboule en pleine célébration des 20 ans de Nevermind. Ensuite et surtout sur scène, où l'intensité et le spleen sont, d'après les premiers retours, aussi paroxystiques qu'il y a un septennat. Avis aux grands ados.
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