«Vous souvenez-vous du temps qu'il faisait [quand vous l'avez rencontrez] ? - Il faisait beau». Tout ne serait donc question que de météo dans les sentiments comme nous le disent en ce moment et à leur manière (brillante) Jeff Nichols dans Take shelter et Anne Wiazemsky dans Une année studieuse (sa rencontre infiniment lumineuse avec Jean-Luc Godard). Gilles Pastor, dont nous avions beaucoup aimé récemment le travail sur les échanges entre Duras et Mitterrand (Marguerite et François), revient avec une création aux Subsistances (du 10 au 14 janvier) et ce drôle de titre : Odette, apportez-moi mes morts ! Il y est question d'amour via le monologue de quatre veuves interprétées par le grand comédien Jean-Philippe Salério. Gilles Pastor dit que ces textes sont autobiographiques, l'un des époux disparus dont il est question est son père. Il y a donc sa mère mais aussi ses tantes. Outre leurs voix et leurs mots, il restitue leurs visages à travers la vidéo qu'il utilise régulièrement dans ses spectacles. Encore en cours de création, gageons qu'il aura mis dans ce spectacle quelques grammes de la douceur et de la tendresse qui enveloppait sa précédente pièce.
Nadja Pobel
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