Au printemps 2010, nous avons commis l'irréparable : nous avons jugé une bande-dessinée à sa couverture. En l'occurrence celle du premier tome de 3 Souhaits qui, avec son espèce de nizârite s'élevant en tapis volant d'une vertigineuse mégalopole orientale et son logo Drugstore (collection fourre-tout de Glénat, où l'érotisme chic de Milo Manara côtoie la lie de l'humour politique), fleurait bon le navet pour geek ensuqué. Genre adaptation déguisée de la calamiteuse transposition cinématographique de la série de jeux de plates-formes Prince of Persia. La parution du deuxième tome et la venue, le 8 mars à La BD puis le 11 mars à La Petite Bulle, de Paolo Martinello, dessinateur de la chose, nous donnent l'occasion de battre notre coulpe. Car au contraire de nombre de leurs contemporains, qui lancent des clins d'œil au jeu vidéo comme on met des petits coups de coude après une blague grasse, lui et son compère scénariste, Mathieu Gabella, font montre dans cette relecture musclée des Contes des mille et une nuits d'une franche passion pour l'auto-proclamé dixième art. Le scénario, malin et bien rythmé, et la mise en images, sublime de maniaquerie, s'en ressentent. Vivement la suite et fin, comme disent les blogueurs.
Benjamin Mialot
Mardi 28 mars 2023 Un nom douillet, une verve grivoise, crue, parfois joliment obscène : Doully — celle qui surnomme son public « ses p’tits culs » — passe deux fois en région ce mois-ci, nous voici ravis.