Il n'y a paradoxalement que peu de genres cinématographiques aussi balisés que le biopic (pour “biographic picture“), alors que dans un monde parfait, chaque personnalité ainsi transfigurée par le 7e art devrait au moins voir ses singularités respectées... Hélas : l'œuvre d'une vie est vouée à y être résumée et expliquée par les plus petits dénominateurs communs, et l'interprète se doit de foncer dans un mimétisme outré, garant de nombreuses nominations.
Dans ce contexte lénifiant, un film comme My week with Marilyn, où les comédiens courent moins à l'imitation qu'à la réinterprétation, fait donc a priori un bien fou – il ne se concentre que sur une parenthèse désenchantée de la tumultueuse vie de Marilyn Monroe, lors d'un tournage en Angleterre sous la houlette du très pincé Laurence Olivier. L'occasion pour le réalisateur de nous amuser du choc des cultures entre le professionnalisme guindé de l'establishment cinématographique anglais et le capricieux star system américain ne jurant que par la «method» chère à l'Actors Studio.
Dans l'écrin d'une mise en scène discrète mais élégante, l'expérience se révèle même savoureuse. Las, quand la trame sentimentale reprend inévitablement le dessus à la moitié du film, l'intérêt s'érode et My week with Marilyn succombe aux travers du genre qu'il avait presque réussi à éviter. Ça n'en fait pas un mauvais film mais ça le confine à la simple esquisse d'un grand.
François Cau