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Lumière pas tout à fait allumé

En l’absence d’annonce du prochain Prix Lumière, repoussée sine die, la programmation du prochain festival Lumière fait figure de poulet sans tête : on ne commentera donc que les plumes et les pattes. Christophe Chabert

Tout le monde attendait Scorsese pour le Prix Lumière 2012, et ce ne sera pas lui ! Qui à sa place (et pour prendre la suite de Eastwood, Forman et Depardieu) ? Eh bien, on n’en sait rien, car visiblement Thierry Frémaux et son équipe se sont retrouvés coincés par les disponibilités de leur invité(e) potentiel(le)… L’annonce du nom qui sortira du chapeau se fera donc sans tambour, ni trompette, ni date précise — on espère juste que cela ne se passera pas en plein cœur de l’été, quand tout le monde, critiques et cinéphiles compris, ont la tête et les jambes en vacances.

La tête — car c’est bien de cela qu’il s’agit : une tête couronnée par un festival qui établit peu à peu un hall of fame de l’art cinématographique, manque donc pour cette future édition de Lumière, mais le reste du corps est déjà esquissé. À commencer par les rétrospectives qui oscillent entre classicisme et innovation. D’un côté, hommage à Vittorio De Sica, le cinéaste du Voleur de bicyclette, patron du néo-réalisme, confirmant après Leone, Visconti et l’an dernier, les deux beaux films d’Elio Petri, la relation privilégiée et transalpine entre Lumière et l’Italie ; autre hommage attendu, celui rendu à Max Ophüls, dont l’Institut Lumière avait déjà programmé l’œuvre il y a deux ans, mais qui bénéficiera cette fois-ci de copies numériques restaurées.

Plus original — même si le choix des films reste encore flou, l’hommage à Dean Martin acteur, qui fut introduit pour la présentation par la séquence chantée de Rio Bravo, aussi mythique que discutable quant à sa présence dans ce film par ailleurs parfait.

Enfin, on trouvait dans le dossier de presse à la sortie la trace d’une suite potentielle aux raretés américaines des années 70 qui nous avaient enchantées il y a deux éditions, mais curieusement celle-ci ne fut pas évoquée au cours de la présentation par Thierry Frémaux. Pour ne pas recréer la fausse joie de voir annoncée la présence des deux films de Jeremy Paul Kagan, comme il y a deux ans justement ? À suivre donc (et de près).

Par contre, fut largement introduite la projection de la version intégrale et restaurée de La Porte du paradis de Michael Cimino, chef-d’œuvre absolu qui, ironie, est aussi l’acte de décès du cinéma américain frondeur et personnel des années 70. La présence de Cimino n’est pas encore certaine, mais si c’était le cas, ce serait un sacré événement.

Au rayon invités de marque, Max Von Sydow, dont le festival montrera trois films (on ne sait pas lesquels) et Lalo Schifrin, compositeur des musiques de Dirty Harry, Bullitt, mais aussi du score  légendaire de Mission : Impossible.

Pour ce qui est des restaurations, cette année devrait être la bonne pour deux films déprogrammés les éditions précédentes (Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda et Les Misérables de Raymond Bernard), et on verra, après sa projection à Cannes Classics, la version de 4h15 d’Il était une fois en Amérique de Sergio Leone. Sans oublier la fameuse version restaurée par Wild side de La Nuit du chasseur, un des plus grands films de l’Histoire du cinéma que le festival analysera à l’aide des boni du Blu-Ray patiemment confectionnés par l’éditeur. C’est à peu près tout niveau films, et il faudra donc ronger son frein encore quelques temps avant d’en savoir plus (et tirer, déjà, quelques perspectives sur cette future édition).

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