Sur un air de Pan

L’Été en Cinémascope, le programme de films en plein air de l’Institut Lumière, a commencé mardi dernier avec la projection de César et Rosalie en hommage à Romy Schneider (auquel le Zola consacre aussi une rétrospective cet été, on y reviendra).

Pour sa deuxième séance, c’est le magnifique Le Labyrinthe de Pan qui sera proposé aux spectateurs de la Place Ambroise courtois. Sommet provisoire dans l’œuvre de Guillermo Del Toro (qui, il est vrai, n’a tourné depuis que le beau Hellboy II, se faisant régulièrement éjecter ensuite de tous les projets auxquels il fut associé), le film raconte la guerre d’Espagne du point de vue d’une petite fille dont la mère a épousé en secondes noces un capitaine de l’armée franquiste particulièrement cruel (Sergi Lopez, parfait même s’il n’a pas caché par la suite sa difficulté à s’adapter à la direction très mécanique du cinéaste). Pour affronter la violence de la réalité, elle s’évade dans un monde imaginaire qui n’est pas fait que de merveilles, mais aussi de monstres effrayants et d’aventures périlleuses.

Le dialogue entre ces deux univers n’est jamais simpliste, Del Toro ne faisant pas de l’imagination une consolation, mais une nécessaire catharsis. En cela, Le Labyrinthe de Pan, en dehors de la splendeur de sa mise en scène, est aussi un manifeste pour un cinéma de genre qui ne serait pas seulement un divertissement mais aussi un reflet du monde et de son histoire, refusant le naturalisme mais ne craignant pas le réel. Indispensable.

Le Labyrinthe de Pan
En plein air place Ambroise Courtois, dans le cadre de l'Été en Cinémascope
Mardi 10 juillet à 22h

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