Quand il s'agit d'évoquer ce que l'on a commencé à appeler le néo-folk, au mitan des années 2000, le nom d'Alela Diane s'impose immédiatement. L'ex-(vraie-fausse) sauvageonne de Nevada City incarnant le versant féminin de ce revival folk. Même si elle a depuis quelque peu poli son style rustique en lorgnant vers la pop. Une légère retouche cosmétique qui n'enlève rien à son art du songwriting, mais la rapproche sans doute d'un autre revivaliste californien, Jonathan Wilson, révélation talentueuse en diable et producteur doué, mais qui manque peut-être un peu de relief pour ne pas tomber dans le fétichisme un peu vain et le fantasme de la reproduction à l'identique.
La Californie c'est bien beau mais quand il s'agit de folk, la Suède n'est jamais bien loin qui, environnement boisé aidant (on imagine) a produit nombre de folkeux (José Gonzalez, Christian Kjellvander, Mattias Mellberg, Nicolai Dunger...), tous réunis en 2006 par le label Fargo sous la bannière "Cowboys in Scandinavia". Les filles y étaient peu présentes mais depuis, une génération montante de jeunes folkeuses (Hello Saferide, Britta Persson, Sakert...) qui n'a rien à envier aux Américaines a pris le pouvoir. C'est précisément le cas d'Anna Ternheim. Si elle est encore très peu connue dans nos contrées, la belle du Gotland est une star dans son pays. Son Quiet Night, plus pop et loin d'être son titre le plus réussi, étant devenu la bande-son des aventures du célèbre commissaire Wallander. On lui préfère largement les ballades à la guitare de The Night Visitor enregistré à Nashville, dont la fausse monotonie voyageuse, piquée de petits banjos discrets, font d'elle, comme on le disait de Joni Mitchell, «une étrangère en pays étrange».
Nuit Folk (Alela Diane, Anna Ternheim, Jonathan Wilson)
Dans le cadre des Nuits de Fourvière
Jeudi 12 juillet