De Stephen Chbosky (ÉU, 1h42) avec Emma Watson, Ezra Miller, Logan Lerman
Avec ses airs de Breakfast Club ressuscité par le sentimentalisme existentiel d'un Cameron Crowe, Le Monde de Charlie est un peu ce teen movie fragile et précieux qu'on n'attendait plus. Un film servant les clichés du genre à la louche (début des années 90, un lycéen timide de banlieue découvre la vie au contact d'une nouvelle bande de potes marginaux), mais avec une folle envie de cristalliser ces moments miraculeux qui ont fait de l'adolescence une légende américaine.
Ces moments où sur une pop song de Bowie, l'infini vous tend les bras en même temps que le regard d'une fille ou d'un ami. Aussi fin qu'appuyé, truffé de références has been, le film menace toujours de s'effondrer, jusque dans un final explicatif d'une balourdise absolue, et pourtant c'est beau. Peut-être parce que plus qu'une énième histoire de fin d'innocence à l'orée des rêves adultes, Stephen Chbosky (adaptant son best seller) tourne un film tendre et bienveillant sur une époque appelée à devenir un moment symbolique.
Jérôme Dittmar