Si l'âge d'or de la pépite venue d'Asie est depuis longtemps révolu, cette nouvelle édition d'Hallucinations Collectives offre malgré tout quelques titres à ne pas rater. Puisqu'on ne l'a pas vu, on ne dira rien de The Land of Hope, nouveau Sono Sion, auteur japonais à l'origine des iconoclastes Love Exposure ou Suicide Club. Présenté en avant-première, le film s'installe dans l'après Fukushima et promet un drame écolo-social sur fond de décors ravagés par le tsunami.
Immanquable, Dragon Gate permettra lui de prendre des nouvelles de Tsui Hark, récemment revenu en forme avec Detective Dee après un gros passage à vide. Montré pour la première et dernière fois en France dans sa version 3D (il sortira ici en vidéo), le film pousse les expérimentations visuelles du hongkongais vers des cimes inédites. Celui qui autrefois renversait la géométrie euclidienne du plan et du montage s'attaque désormais au relief. Le résultat intrigue à défaut de révolutionner la technique, sans gâcher un pur film de sabre dans une tradition que l'auteur connait bien.
Notre favori enfin, le génial Save the Green Planet. Sorti en 2003 en Corée du Sud où il fit un tel bide que son auteur, Jeong Jun-Hwan, ne tournera quasiment plus ensuite, Save the Green Planet est un chef d'œuvre fourre-tout. Un film allumé, improbable, multi genres, dans lequel les styles, les références et les questions philosophiques se percutent dans un gigantesque, drôle et frénétique maelström où la satire côtoie avec génie la fable.
Jérôme Dittmar