Kubrick, jusqu'à plus soif…

Shining
de Stanley Kubrick (ÉU, 1980, 1h55)

Après avoir fait ressurgir le Taxi Driver de Martin Scorsese mercredi dernier, UGC Ciné-Cité Confluence, dont la programmation est assez baroque, s’offre rien moins que sept Kubrick en alternance cette semaine — avec en bonus la reprise de Room 237, documentaire peu apprécié par ici sur les exégètes cinglés de Shining. Il s’agit bien sûr du prestigieux catalogue Warner, incluant 2001, odyssée de l’espace — meilleur film de tous les temps, même si j’en vois qui braillent au fond de la classe — Lolita, Orange Mécanique, Full metal jacket, Barry Lyndon, Eyes wide shut et donc Shining. Au cas où certains n’auraient toujours pas vus ces monuments-là sur grand écran, où s’il y en a encore qui ont des reproches à leur faire — on vise particulièrement ceux qui ont des réserves sur Eyes Wide shut, qui nous émeut aux larmes à chaque vision — il n’y a même pas à barguigner, le rattrapage est obligatoire.

Et, petite surprise, on pourra aussi voir dans cette rétrospective Docteur Folamour, tourné pour la Columbia et nettement plus rare sur grand écran. À l’heure où l’on se demande si l’affrontement Obama / Poutine autour de l’intervention en Syrie n’a pas des odeurs de guerre froide réchauffée, cette farce sur le péril atomique semble retrouver une étrange actualité. On y voit un militaire devenu marteau déclencher une attaque nucléaire sur l’URSS parce qu’il soupçonne les Ruskoffs de manipuler les «précieux fluides corporels» américains ; un Président des Etats-Unis dépassé tentant d’enclencher un dialogue avec son homologue soviétique ivre de vodka ; et un ancien scientifique nazi paraplégique qui retrouve l’usage de ses jambes l’apocalypse approchant. Glaçant et hilarant ; kubrickien en diable, donc.

Christophe Chabert

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