India Song

Remember Shakti

Auditorium de Lyon

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Guitariste virtuose, John McLaughlin a frappé un grand coup en fondant Shakti en 1975 avec le tabliste Zakir Hussain. Aux confins de l’impro jazz et de la musique indienne, on découvrait un nouveau monde, récréé en 1999 avec "Remember Shakti" et de passage, exceptionnel, à Lyon. Stéphane Duchêne

Quand John McLaughlin crée Shakti avec le tabliste Zakir Hussain Khan en 1975, le monde de la pop n’en est pas à ses premiers flirts avec la musique indienne. Le sitar du Rolling Stone Brian Jones et les Beatles de la période Maharishi Mahesh Yogi ont déjà louché du côté du sous-continent indien pour ajouter quelque impressionnisme lysergique à leur musique.

McLaughlin aussi : l’ancien collaborateur de Miles, des Stones et de Bowie, sort en 1970 My Goal’s Beyond, dédié à son gourou Sri Chinmoy et dont la première face, qui convoque percussions, flûtes indiennes et sitar, préfigure son véritable virage esthétique.

Paradoxalement, ce n’est pas avec la création du Mahavishnu Orchestra cette même année qu’il s’opère. Bien que sous l’influence de Chinmoy – qui se limitera en fait au nom du groupe – il n’explore que très peu les rives de la musique indienne, ou alors noyées dans une multitude d’influences : musique classique européenne, Jimi Hendrix, rhythm & blues, funk.... Pour tout dire, malgré quelques morceaux cultes (Birds of Fire), le truc est de plus en plus indigeste, très représentatif de l’hyperventilation à l’œuvre dans les 70’s musicales.

Shakti saison 2

En 1975 la pop mondiale est à bout de souffle : Miles Davis est au bout du rouleau, le jazz fusion coule des oreilles et le rock a le nez dans la coke (au mieux). Les rois des 60’s sont boursouflées ou cadavériques (Iggy Pop est quasi clodo), les soli de guitare sont à se flinguer, le prog rock dégueule de l’elfe à la pelle et tout le monde, sans le savoir, n’attend qu’une chose : que le punk brûle tout.

McLaughlin, lui, renaît avec le tabliste Zakir Hussain Khan. Les deux virtuoses, entourés de musiciens indiens, se livrent à des improvisations jouées à la vitesse de la lumière, comme rendu fous par le violon de L. Shankar, qui leur tourne autour à la manière d’un frelon fou. Il y a là plus de vie et d’inspiration que dans une note de jazz fusion.

Le groupe se sépare dès 1977 et quand McLaughlin et Hussain pensent 22 ans plus tard à une saison 2, ils convoquent le joueur de flûte bansuri Hariprasad Chaurasia – en partie parce que L. Shankar a disparu dans la nature. Ce qui donne à Remember Shakti une couleur musicale très différente et qui évoluera au gré des lineups. Tout en demeurant, et ce jusqu’à aujourd’hui, intemporelle et propice à la transe. 

 

Remember Shakti
A l’Auditorium, samedi 9 novembre

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