«Il faut prendre les choses comme elles sont. On ne fait pas de politique autrement que sur des réalités. On peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l'Europe ! L'Europe ! L'Europe ! Mais ça n'aboutit à rien !» déclarait le Général de Gaulle à l'ORTF en 1965. Lui qui proclama un peu vite le Québec libre deux ans plus tard aurait pu être un bon ambassadeur de ce à quoi s'essaye chaque année le metteur en scène Nino D'Introna avec le festival Ré-génération : donner une consistance théâtrale à l'Europe (et au Québec). Au programme de sa huitième édition : douze projets par onze compagnies (avec parfois des alliances, comme celle des Québécois de Petites Âmes et des Français de Grain Troussebœuf pour Pomme, spectacle d'objets réalisé à partir de haïkus).
Fidèle à certains artistes, le festival permettra notamment à la troupe grenobloise des Gentils de présenter une petite forme autour d'Alice au pays des merveilles (Et que vive la Reine !), aux Italiens de la Compagnia Rodisio de venir danser Ode à la vie avec un couple âgé au plateau et aux espagnols du Maduixa Teatre de montrer un travail inspiré du poète Joan Brossa, Consonant. Les nouveaux venus ont aussi leur place, à l'image de Matthieu Loos, qui ne craint pas de convertir le jeune public à Jon Fosse, déroutant auteur norvégien dont les textes pour enfants portent des titres qui lui ressemblent (Kant et Si lentement, rassemblés ici sous celui de Vertiges).
Enfin, si d'aventure les murs du théâtre vous paraissez trop exigus (un comble !), il vous sera possible de déambuler aux alentours avec le blÖffique théâtre, qui mêlera comme il sait si bien le faire arts de rue et univers surréalistes dans République La Libre. De quoi se faire une autre idée du continent, bien loin des technocrates de Bruxelles.
Nadja Pobel
8e Festival Ré-génération
Au TNG, du samedi 11 au vendredi 17 janvier