En matière de musique classique, la proposition reste alléchante pour cette deuxième moitié de saison : variée comme on aime, surprenante comme on n'y croyait plus. Quelques pistes pour se frayer un chemin de traverse dans un paysage musical parfois brumeux : en mars des Cantates de Bach par le chef d'orchestre japonais Masaaki Suzuki, à entendre au Festival de musique baroque de Lyon ; en avril, au même endroit, Marc Minkowski s'emparera avec fougue de La Passion selon saint Jean, pur bonheur.
Du côté de l'Orchestre National de Lyon, on peut se frotter les mains, l'orchestre renouant pour de bon avec la musique vocale avec, en février, Roméo et Juliette de Berlioz, en mars les incontournables mais captivantes Carmina Burana et en avril La Passion selon saint Matthieu, dirigée par un Ton Koopman au sommet.
Le Concert de L'Hostel Dieu offrira quant à lui un moment musical atypique, dialogue envoutant autour de la nuit, durant lequel les leçons de Ténèbres de Couperin s'emmêleront aux ragas des indiens.
Piano à Lyon poursuit sur sa lancée avec le retour en avril d'Alexandre Tharaud (sous ses doigts magiques, Mahler et Schubert sonneront comme jamais), tandis que l'Opéra accueillera le même mois un festival consacré à Benjamin Britten où l'on pourra redécouvrir Curlew River dans une mise en scène bouleversante d'Olivier Py. Opéra qui, un mois plus tôt, co-produira à la Renaissance l'intrigante nouvelle création de Roland Auzet, Steve V, mise en parallèle multimédia et transdisciplinaire (le dramaturge Fabrice Melquiot au texte, le rappeur Oxmo Puccino au micro) des destins de Steve Jobs et Henri V.
Enfin, la Biennale Musiques en scène consacrera le compositeur Heiner Goebbels, le temps d'une très attendue rétrospective.
Pascale Clavel