Usinages

Des peintures pariétales et leurs représentations de techniques de chasse à Cloaca (reconstitution sur des bases scientifiques du "parcours" de la digestion humaine) de l'artiste contemporain Wim Devoye en passant par le Bauhaus et les constructivistes russes, les relations entre l'art et la technique n'ont cessé d'être resserrées. Plus modestement, l'URDLA réunit deux artistes, Daniel Aulagnier (né en 1943 à Firminy) et Frédéric Cordier (né en 1985 au Canada), autour de la thématique de la machine et de l'assemblage.
 

L'accrochage éclaté et original du centre d'art épouse pour beaucoup la dynamique centrifuge des œuvres de Daniel Aulagnier. Ses Éclaboussures sont ainsi composées d'outils imaginaires qui projettent autour d'eux des motifs abstraits, et des linogravures de l'artiste entremêlent avec un certain brio graphique des éléments de machines et des chiffres et des lettres.

Le plus jeune Frédéric Cordier présente quant à lui une superbe série de six grandes linogravures figurant pour la plupart des usines mi-réelles, mi-imaginaires, à travers une technique de gravure quasi diabolique mélangeant pointillisme et Op art (art jouant d'effets optiques). Cet artiste proche de l'art géométrique suisse s'intéresse aussi depuis peu à la création de papiers peints composés de motifs abstraits qui, eux aussi, provoquent quelques vertiges visuels. On pourra découvrir l'un d'entre eux à l'URDLA dans le cadre de cette exposition fort stimulante.

Jean-Emmanuel Denave

Daniel Aulagnier et Frédéric Cordier
A l'URDLA à Villeurbanne, jusqu'au vendredi 18 juillet