De Tsui Hark (Chine, 2h14) avec Mark Chao, William Feng...
Le premier volet avait séduit par son alliance entre feuilleton à l'ancienne et démesure de l'action, se posant en pendant chinois d'Indiana Jones. On mesure pourtant, avec la sortie de ce deuxième épisode épuisant, ce qui déjà menaçait Tsui Hark : sa conversion au tout numérique et à la 3D. Loin de décupler les puissances chaotiques à l'œuvre dans ses classiques de l'ère argentique, elle en offre une caricature laide et boursouflée, rendant l'action illisible et mettant plus en valeur les effets spéciaux que les personnages ou l'intrigue.
Au bout de la trentième épée qui traverse l'écran de ses bords jusqu'à sa profondeur artificiellement recréée, on se demande vraiment qui peut encore être vraiment épaté par telle démonstration de technologie vaine et soulignée, que l'on peine à appeler spectacle ou mise en scène. Surtout que le film se paie le luxe d'un grand écart fatal entre ce côté dernier cri et une créature mi-homme mi-poisson qui renvoie plutôt aux nanars artisanaux des années 60 qu'aux superproductions actuelles.
C'est sans doute la grande différence entre Detective Dee et sa suite : là où Tsui Hark cherchait dans l'ampleur romanesque une profusion qui ferait le lien entre tradition et modernité, ce sont désormais les machines et les techniciens qui se chargent de la besogne. Devant un tel marasme, on se dit qu'il faut au plus vite organiser un Kodak-thon ou un Fuji-thon pour que cet immense cinéaste reprenne le chemin de la pellicule !
Christophe Chabert
Sortie le 6 août