En ouverture de sa saison 2, le PB Live accueillera la rencontre soyeuse entre le violoncelliste polymorphe Vincent Segal et l'Anglo-italien aux semelles de vent et à la voix de velours Piers Faccini. Le projet pour nom "Songs of Lost time". On gagne pourtant bien plus que son temps à se pencher dessus. Stéphane Duchêne.
On dit parfois qu'il n'y a pas de hasard. On peut pourtant jurer que nous ne l'avons pas fait exprès, même à ceux qui pensent que le Petit Bulletin et Rain Dog Productions ont choisi d'ouvrir chaque saison du PB Live (bon, nous n'en sommes qu'à la deuxième, les conclusions sont peut-être hâtives) par un duo d'artistes franco-apatrides baladant le désormais classique violoncelle-voix sur des esthétiques vouées à faire le tour du Monde, de ses musiques et de ses langues. Et qui va même jusqu'à nous servir aussi un morceau en créole. C'est vrai, on le reconnaît à bien des égards, ce projet entre un chanteur polyglotte (également guitariste, voilà une nuance de taille) et un violoncelliste multi-tâche à la culture musicale dépliable à l'infini pourra rappeler le "Birds on a Wire" de Rosemary Standley et Dom La Nena que nous vous avions présenté en ouverture de ce que nous appellerons la saison 1 du PB Live. Et oui, quelle meilleure façon d'ouvrir cette saison deux que par un écho fut-il lointain de ce premier rendez-vous inoubliable ?
Chanson multilingue
Mieux, là encore, le duo d'amis de longue date, qui a publié le 25 août un album fait de reprises – exercice adoré de Piers Faccini qui, en plus de son Dogs & Wolves, avait livré l'an dernier un recueil auto-produit de reprises de ses chansons préférées – et de chansons originales, se produira dans un lieu qui semble avoir été bâti pour accueillir cette musique entre recueillement et célébration, tradition et transgression des règles. Après la Chapelle de la Trinité pour les deux jeunes femmes l'an dernier, ce sera, pour le chanteur anglo-italien et la moitié de Bumcello, le Temple Lanterne. Un lieu tout aussi singulier mais tout en retenue protestante – où s'était produit, lors d'une prestation d'une belle douceur, le Suédois Peter Von Poehl... avec un violoncelliste.
Magiquement intemporels et mélancoliques sur disque – au croisement de la chanson multilingue (allemand, anglais, italien...), du folk parfois médiéval, du blues et des musiques du monde – tout porte à croire que les titres de Songs of Lost Time se loveront dans ces murs bien au-delà de la durée de ce concert exceptionnel. Et qu'en fait de temps perdu, il s'agira plutôt pour le spectateur de temps retrouvé. En attendant la suite de notre programmation, dont vous devriez avoir rapidement des nouvelles.
Piers Faccini & Vincent Segal
Au Temple Lanterne, vendredi 28 novembre