A l'Opéra de Lyon, entre deux représentations de Rusalka, c'est du pur sucre que nous propose la soprano Felicity Lott pour le passage à la nouvelle année, le temps d'un programme comme on les aime dans ces moments-là : un bonbon presque trop doux pour nos papilles, la douce idée qu'en sortant de ce concert, tous nos vœux seront exaucés. L'Anglaise, qui maitrise soit dit en passant le français sur le bout des doigts – ses interventions toutes en humour sont autant de petites pépites joyeuses entre chacune des pièces qu'elle interprète – arrive en effet avec, dans sa hotte, des airs à se vautrer par terre : du Strauss pour que chacun se mette à valser, Offenbach et sa Grande-duchesse de Gérolstein... De quoi chantonner, s'enivrer malgré soi et simplement être heureux, parce qu'il y a dans ces musiques légères-là une sensation de bien-être immédiat, et qu'en belle cerise sur le gâteau, Felicity Lott, honorant son prénom, sait la magnifier.
A l'Auditorium, la soirée se veut plus pimentée, avec un ciné-concert de West Side Story, comédie musicale qu'on ne présente plus et qui fera encore et toujours son effet, magnifique et terrible à la fois. Le drame lyrique de Leonard Bernstein sur grand écran, l'Orchestre National de Lyon qui joue en direct cette musique indémodable, le tout sous la baguette du chef d'orchestre néerlandais Ernst Van Tiel : une certaine idée de la magie des fêtes de fin d'année.
Pascale Clavel