D'Atom Egoyan (Canada, 1h52) avec Ryan Reynolds, Rosario Dawson, Scott Speedman...
On ne va pas s'appesantir sur ce Captives déjà sérieusement éreinté à Cannes, donc probablement voué à un four façon The Search. Déjà parce qu'il n'y a pas si longtemps, Atom Egoyan était un cinéaste vraiment pertinent, travaillant la déconstruction de l'espace et du temps non pas, comme ici, pour en faire un gimmick ou un paresseux effet de signature, mais pour créer une vraie mélancolie dans ses films. Ensuite parce qu'il n'y a pas grand-chose à raconter sur ce thriller neurasthénique qui ne parvient jamais à camoufler son goût de déjà-vu, où un père, huit ans après la disparition de sa fille, pense avoir la preuve qu'elle est toujours vivante.
Vaguement inspiré par des faits divers traumatisants genre Natascha Kampusch, il est d'abord totalement plombé par des personnages au-delà du cliché — et un pédophile à moustache, un ! puis par l'esprit de sérieux d'un Egoyan qui ne peut pas aborder un sujet sans en faire une thèse — les nouvelles images, l'enfance maltraitée, tout ça — oubliant l'élémentaire nécessité de ne pas sombrer dans les lieux communs du genre. Quant aux comédiens, on préfère Ryan Reynolds dans un registre parodique comme dans le prochain Marjane Satrapi et Rosario Dawson en furie sexy dans Boulevard de la mort.
Christophe Chabert