De Shirel Amitaï (Fr-Isr, 1h31) avec Géraldine Nakache, Judith Chemla, Yaël Abecassis...
Trois sœurs se retrouvent dans leur grande demeure familiale en Israël après le décès de leurs parents. Vendra ? Vendra pas ? Le caractère des filles, tout comme leur mode de vie — l'une vit une existence bourgeoise à Paris, l'autre est du genre bohème, la troisième est restée sur le sol israélien — fait tanguer la réponse entre grandes embrassades et gros coups de gueule. Plus Rendez-vous à Atlit avance, plus on a la sensation d'assister à une version franco-israëlienne des horribles Petits mouchoirs : même construction dramatique lâche où le conflit de départ est sans cesse renversé dans un sens ou dans l'autre, même petite musique sentimentale où les personnages n'existent que par des émotions dont le spectateur doit attester la véracité à l'écran...
Flirtant constamment avec l'insignifiance, le film de Shirel Amitaï finit même par y tomber quand les parents reviennent hanter la maison autour d'un compteur d'électricité cassé ou d'une petite tasse de thé. Ramener le fantastique à la hauteur réaliste d'un téléfilm allemand, c'est une forme d'exploit, mais ce n'est pas le seul : l'inscription temporelle du film — 1995 et l'assassinat de Rabin — fait débarquer comme un cheveu sur la soupe un grand élan de chagrin face à une paix bafouée par l'extrémisme. Ça ne suffit pas à conférer un supplément d'âme à une œuvre désespérément plate et ennuyeuse.
Christophe Chabert