Première édition pour Play it again, festival national consacré au cinéma de patrimoine, relayé à Lyon par l'Institut Lumière et le Comœdia.
Est-ce l'influence grandissante du festival Lumière ? Toujours est-il que pour la première fois, une opération nationale aura lieu cette semaine autour du cinéma de patrimoine, à l'initiative de l'ADFP (Association des Distributeurs de Films de Patrimoine), permettant de redécouvrir dans une centaine de salles françaises des classiques restaurés, certains fort populaires, d'autres beaucoup plus méconnus.
À Lyon, avec un certain sens du tirage de bourre que nos confrères ne se privent pas de relayer, Play it again — nom de la manifestation, en référence à une réplique fictive de Casablanca — se partagera entre l'Institut Lumière et le Comœdia, soit treize films au total (avec deux doublons) et une sélection on ne peut plus éclectique. Pas la peine de revenir sur Paris, Texas et La Vie de château, dont nous avons déjà largement causé par ici — car, contrairement aux dits confrères qui ne s'y intéressent que les 36 du mois, nous parlons de cinéma de patrimoine presque toutes les semaines ; pointons plutôt quatre raretés dans la programmation.
En particulier Peppermint frappé, qui contribue à la redécouverte de Carlos Saura, cinéaste espagnol majeur de la période franquiste, ici sous forte influence buñuelienne, et Dragon Inn, magistral film de sabre taïwanais signé par l'immense King Hu, dont l'influence sur Tsui Hark et plus globalement sur tous les stylistes du cinéma d'action asiatique fut décisive.
Encore plus rare, deux curiosités devraient exciter les cinéphiles les plus pointus : un film sri-lankais, Le Trésor de Lester James Peries, et un exemple de ce que le cinéma français engagé — et dégagé autour de la nuque — pouvait produire dans les années 70, La Coupe à dix francs de Philippe Condroyer. Mais là, on est autant dans la découverte pure que dans la redécouverte...
Christophe Chabert
Play it again
Au Comœdia et à l'Institut Lumière, du 22 au 28 avril