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Kenzaburo Ôé, ou le Japon sans faux-semblants

Grand entretien : Kenzaburô Ôé

Les Subs

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

C’est, une fois n’est pas coutume, avec une grande personnalité de la littérature mondiale que s’ouvrent les Assises internationales du Roman, 9e du nom.

Du haut de ses 80 ans, Kenzaburô Ôé est à la tête d’une œuvre colossale comptant plusieurs dizaines de nouvelles et romans publiés (et pour certains jamais traduits en français) depuis 1957, date de la parution de Gibier d’élevage, court texte d’une centaine de pages qui fut immédiatement couronné par l’important prix nippon Akutagawa l’année suivante.

Cette nouvelle, adaptée ensuite au cinéma par Nagisa Oshima (Une bête à nourrir, 1961) est un viatique de ce que sera son parcours. Ôé y raconte la défiance de villageois envers un soldat noir américain échoué dans le Japon profond et le regard méfiant puis amical d’un enfant acceptant l'altérité. Malgré une chape de pessimisme, l’humanisme qui perce de ce récit est celui qui traversera les romans de Ôé par la suite (Le Jeu du siècle, Le faste des morts…).

Né dans la campagne de l’île de Shikoku, au nord de son pays, Ôé n’a par ailleurs jamais oublié sa terre une fois les récompenses (dont le Prix Nobel de littérature en 1994) et la vie urbaine tokyoïte acquises, encore moins le drame qu’a été le bombardement d’Hiroshima survenu lorsqu'il n'avait que dix ans.

Très sensible à la question du nucléaire et, par extension, défenseur de l’écologie, il a toujours contribué à nourrir le débat public sur ces questions. Il s’est notamment très fermement opposé dans les années 60 et 70 au réarmement de sa patrie et à la remise en cause de l’Article 9 de la Constitution interdisant au Japon de posséder une armée. Il ne manque de même pas de critiquer la famille impériale dont il décline régulièrement les honneurs. Son travail est aussi marqué par l’un de ses fils, Hikari, né autiste, condamné par les médecins, et devenu grand compositeur de musique. Il l’évoque avec beaucoup de tendresse et de force dans une belle biographie sous forme d'entretien parue en octobre, L’Écrivain par lui-même.

Nadja Pobel

Kenzaburô Ôé
Aux Subsistances, dans le cadre des Assises Internationales du roman,  lundi 25 mai

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