Destruction Unit repousse les limites du psychédélisme

Destruction unit

Sonic

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Le rock psychédélique, une musique de hippie ? Allez donc dire ça à Destruction Unit : d'une sauvagerie à pierre fendre, la musique de ces «desert punks» va vous mettre le cerveau en ébullition plus sûrement que le soleil de leur Arizona natal.

Il n'est pas donné à tout le monde de faire honneur à son nom. Spontanément, seuls deux exemples nous viennent à l'esprit. Cette amie, haute comme trois pommes talées et affublée d'un patronyme pour le moins guerrier (Cogne) qui, quatre fois par semaine, cassait des bouches par dizaines au club de krav maga, jeet kun do et autres arts martiaux testés et approuvés par les agences de renseignement les plus mal intentionnées du monde que nous fréquentions alors. Et Destruction Unit, quintette hailing from Phoenix, Arizona, qui depuis quatre ans fait souffler un vent de folie furieuse sur la scène psychédélique nord-américaine.

Il n'en a toutefois pas toujours été ainsi. À l'origine de Destruction Unit, il y a une bonne dizaine d'années, on trouve un certain Ryan Rousseau, copain d'avant du regretté (anti-)héros de la pop qui fait "fuzz" Jay Reatard, dont il fut l'un des Reatards. Lequel, en retour, intégra la première mouture de ce qui n'était qu'alors qu'un projet acoustique tout merdeux. Comment en est-on arrivé là ? Simple. Un beau jour de 2010, Ryan a eu un déclic : il s'est rendu compte que sa musique était chiante. En d'autres termes, il a pris de la drogue pour la première fois.

Vous reprendrez bien du désert ?

D'abord de la weed, puis du LSD, bref des substances qui auraient dû l'inciter à déménager à San Francisco et s'y reconvertir dans le tressage de couronnes de fleurs. Las, en bon enfant du wild West, Rousseau a préféré leur piétiner le pistil façon Mad Max, assemblant une force de frappe sonore (trois guitares, rien que ça) à même de filer des acouphènes au Coma-Doof Warrior – le "chaleureux" guitariste du dernier volet de la saga post-apo de George Miller.

La comparaison n'est pas anodine : il y a dans le stoner punk dégueulant de reverb et chanté les yeux écarquillés de Destruction Unit, "audible" à ce jour sur trois albums – dont deux parus la même année, c'est dire si les mecs en ont sous la pédale de disto – quelque chose de foncièrement grand-guignolesque, une espèce de jusqu'au-boutisme morbide qui n'est pas sans rappeler une autre mythologie américaine pervertie, celle que bâtit Rob Zombie à coups de slashers terreux et de freakshows métalliques. Un Rob Zombie fauché, rasé de près et qui aurait fait son éducation musicale en jouant les backliners une semaine sur les Desert Sessions de Josh Homme et la suivante sur les tournées de Hawkwind. Vous voyez le genre ? Non ? Alors vous allez l'entendre. Et après vous n'entendrez plus rien.

Destruction Unit
Au Sonic mardi 29 septembre

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