Hinds : un amour de pop au Périscope

Hinds

Le Périscope

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Quatuor garage espagnol léger comme une bulle et addictif comme une assiette de tapas, Hinds confirme un talent rapidement entrevu avec la sortie de l'album "Leave me Alone" et une tournée qui passe par le Périscope. Laisser ces filles seules ? Quelle idée ! Stéphane Duchêne

Pour le chroniqueur rock moyen (ici présent), Hinds, c'est du miel en barre. Une controverse patronymique à même de nourrir l'obsession onomastique – le groupe s'appelait Deers mais à dû se rebaptiser suite à une menace de procès, le créneau du cerf (deer) étant très prisé en musique de jeunes ; une élection au titre de meilleur single of the week par le NME – cette distinction qui accoucha d'autant d'incontournables que d'immenses gâchis que la génération de footballeurs français nés en 1979 ; un passage mémorable au mythique raout indie South by Southwest (seize concerts en quatre jours) ; et, on allait presque oublier, un effectif 100% féminin et plutôt bien de sa personne qui ne nous fera certainement pas dire que c'est pour cela et uniquement pour cela que le NME, toujours lui, l'a élu groupe le plus exciting d'Europe.

Qui plus est, à ce jour et sous le nom de Hinds (qui n'est autre en anglais que la femelle du deer), les quatre jeunes Espagnoles n'avaient sorti qu'un best of, intelligemment baptisé The Very Best of Hinds So Far, long d'à peine six titres (dont un live) agissant comme la mare sur Tantale.

Nubuck rock

So far et jusqu'ici tout allait bien donc. Et c'est avec une impatience non feinte que les fans de garage et de groupes de meufs attendaient le véritable premier album de celles qu'on a déjà présenté comme un équivalent féminin des Strokes (ce qui est à la fois vrai et totalement faux), Leave Me Alone.

Pourtant en apparence, il n'y a rien de totalement renversant dans la musique de Hinds : des guitares paresseuses pour hymnes de siestes dissipées en batailles de polochon, des chœurs approximatifs, oui, mais enthousiastes et doux, des riffs d'une simplicité évangélique, certes, mais qui vous collnte à l'hypothalamus comme du chewing-gum, des airs détachés qui ne parlent que d'amour et de relations lo-fi, des mélodies qui viennent péniblement s'évanouir à vos pieds telle une midinette saoule qu'on est bien obligé de retenir dans ses bras.

Le nubuck rock de Hinds (velu d'aspect, soyeux au toucher), c'est cette fille, décoiffée au réveil, qui porte votre tee-shirt de la veille, vous chante «You're the rice to my bowl, you're the love of my life» et vous prépare justement un bol de céréales que vous dégustez en feignant d'ignorer que faute de lait, elle y a mis de la bière. Mais le problème avec ce qui est irrésistible, c'est qu'on oublie de se poser la question de pourquoi on ne résiste pas.

Hinds
Au Périscope lundi 18 janvier

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