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Moi de la danse : Émoi, émois et... moi ?

Nouveau festival dédié à la danse contemporaine, le Moi de la danse aux Subsistances poursuit sa quête d'identité(s) et promet, après Manuel Roque, une seconde belle découverte avec le chorégraphe portugais Marco Da Silva Ferreira. Jean-Emmanuel Denave

Le Moi de la danse se focalise sur la singularité : du geste chorégraphié, de l'interprète, du chorégraphe. Avec le canadien Manuel Roque, les trois étaient réunis dans son impressionnant solo Data. Sur le Requiem de Gabriel Fauré, l'ancien circassien au corps en caoutchouc, rappelait que nous sommes tous la somme d'une série de figures mythologiques, religieuses, animales, anthropologiques...

Une somme d'états du corps enracinée dans un passé à la mémoire anatomique que Manuel Roque dépliait, peu à peu, à travers une danse hyper expressive et poignante. On y a perçu les cris d'un enfant comme celui d'un Munch, la violence du toréador ou celle du danseur de flamenco, les métamorphoses d'un Actéon ou la souffrance d'un crucifié...

Le "Je" ou le "Moi" du chorégraphe s'avère être une singularité traversant le millefeuilles archéologique du corps, ravivant sur scène les gestes des morts (Requiem) et les liturgies hiératiques du sacré. En résidence actuellement aux Subsistances, Manuel Roque y présentera une étape de travail de sa nouvelle création le mercredi 27 janvier (entrée gratuite).

Et l'autre ?

Le festival se poursuit pendant plusieurs semaines avec le retour aux Subsistances d'Alexandre Roccoli et un solo autour de la transe, des énergumènes Cecilia Bengolea & François Chaignaud avec un trio sur pointes incongru, et de trois grandes figures féminines de la danse contemporaine française qui viendront parler du fil rouge de leurs œuvres : Maguy Marin (le 30 janvier), Mathilde Monnier (le 5 février) et La Ribot (le 6 février)...
Après Manuel Roque, c'est le jeune chorégraphe portugais Marco Da Silva Ferreira que nous vous conseillons vivement de découvrir.

Hu(r)mano, créé en 2014, est un très singulier quatuor dont la première partie se propose comme une sorte de puzzle humain au beau milieu de l'obscurité et sur le souffle hypnotique d'une bande son électro. Un puzzle qui s'agence selon des configurations multiples, par petites touches, voire par mouvements « infra minces », où le regard des danseurs prend une importance considérable. Le "Moi" individuel s'étonne ici, se ressource et se transforme dans l'émergence d'un "Nous". « Il n'est pas un moi. Il n'est pas dix moi. Il n'est pas de moi. MOI n'est qu'une position d'équilibre. (Une entre mille autres continuellement possibles et toujours prêtes.) Une moyenne de "moi", un mouvement de foule. » écrivait déjà Henri Michaux. JED

Le Moi de la danse
Aux Subsistances jusqu'au 7 février

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