Harold Martinez
Alors que l'on vient d'apprendre la venue à l'automne du Wovenhand de David Eugene Edwards, on pourra patienter durant ce mois de mai avec son plus proche cousin, pour ne pas dire frère en blues et visqueux. Visqueux au bon sens du terme car cette musique plus habitée qu'une masure aux mille fantômes se nourrit aussi à des milliers de kilomètres de distance (Harold Martinez vient de Nîmes) du même vibrato indécrottable de maître vaudou que celui de Mr Edwards. Une fois qu'elle vous a piqué, vous voilà zombifié.
Au Kraspek Myzik le jeudi 12 mai
Me First and the Gimme Gimme Gimmes
Il y a des super-groupes, des groupes à concepts, des cover band, eh bien Me First and the Gimme Gimme Gimmes est les trois à la fois, poussant les trois bouchons dans leurs plus improbables extrémités. Qu'on s'accroche, ce punk band (formé de membres de Lagwagon, No Use for a Name ou NOFX) a sorti des albums des reprises thématiques (les comédies musicales, le r'n'b, les divas), enregistré un live durant une bar-mitsva, collé un riff d'Offspring sur une chanson traditionnelle juive et se plaisent à tordre les paroles des plus grands classiques de la pop et de la variété. N'importe quoi ? Oui. Et c'est le but.
Au Jack Jack le jeudi 12 mai
Les Innocents
En l'espace d'une année, avec leur magnifique Mandarine, album d'un come-back guère attendu mais pour le moins réussi, opéré dans la plus grande simplicité (quelques chansons et la vérité, cela suffit souvent), Les Innocents, loin d'avoir fait le tour du sujet, auront au moins fait le tour de Lyon. Concert de rappel pour les plus assidus ou de rattrapage pour les plus étourdis, les voici cette fois, pour leur troisième passage, au Kao.
Au Kao le jeudi 12 mai
Aquagascallo
Nom valise à emporter en tournée en couchant de préférence dehors, Aquagascallo c'est un petit bout d'histoire de la pop française commençant avec Hyperclean, se poursuivant avec Aquaserge (puis épisodiquement avec Tame Impala, Forever Pavot, Melody's Echo Chamber, Dorian Pimpernel) et empruntant des sentiers solitaires. Il y a quelques temps, Benjamin Glibert (émargeant toujours chez Aquaserge, Julien Gasc et Julien Barbagallo se sont retrouvés pour reprendre des titres d'Aquaserge mais aussi des deux derniers cités. Le couvert est remis par ces piliers porteurs du collectif La Souterraine. Drôle de cocktail à déguster sans modération. Avec en guise d'apéritif, les désormais indispensables Odessey & Oracle.
Au Sonic le samedi 14 mai
The Skatalites
Légendaire formation venue de Jamaïque, The Skatalites poursuit sa mission en propulsant tout autour de la planète le son des swinging sixties de Kingston, de génération en génération. Soit un ska sexy, virtuose, empreint de sonorités américaines (rhytm'n'blues, jazz bebop) au service d'un répertoire impeccable incluant les plus grands classiques de l'île.
Au Kao le dimanche 15 mai
Grimme
On a découvert Grimme à l'occasion d'une série d'articles sur les préselections du Printemps de Bourges et, immédiatement, ce talent inouï nous a frappé (difficile d'oublier un titre comme Lorship Lane, présent sur son premier EP). D'autant plus que l'intéressé avait évolué dans des sphères bien plus turbulentes et bruyantes du rock local (Azrael, XxMariani) que cette inclassable pop ouvragée livrée sous ce nom aux accents de conte. Point de meilleure occasion que de découvrir, si ce n'est déjà fait à l'occasion de la release party de son premier album, en version orchestrale.
À Bizarre ! le vendredi 20 mai
Françoiz Breut
Même quand elle est produite par Adrian Utley (Portishead), ce qui s'entend bien, même quand ses atmosphères évoquent les thèmes burtoniens de Danny Elfman, même quand elle parle zoologie, comme c'est le cas sur le récent Zoo, donc, Françoiz Breut fait du Françoiz Breut. Et même quand Françoiz Breut fait du Françoiz Breut, cette petite poésie évoquant la magie menue des boîtes à musique, on ne s'en lasse pas. Qui plus est, en concert son charme ondulatoire est toujours aussi envoûtant. Et pour le coup raccord avec le magnétisme lynchien de ses voisins d'un soir Elysian Fields.
À l'Epicerie Moderne, avec Elysian Fields, le mecredi 25 mai
Baptiste W. Hamon
Il ne sera pas seul sur scène qu'il partagera avec O et Nicolas Michaux mais enfin ça y est, voilà enfin Baptiste W. Hamon à Lyon. Depuis le temps qu'on l'attendait. Certes, ce countryman d'AOC 100% française à la langue de chez nous mais à la psyché française avait frôlé la capitale des Gaules lors des Nuits étoilées de Dardilly (voir Petit Bulletin n°826). Mais on ne l'avait jamais vu intra-muros, d'autant qu'entre temps, Hamon a sorti son premier long format, enregistré à Nashville chez un membre de Lambchop avec Will Oldham en invité d'honneur. C'en est un que nous font les programmateurs lyonnais en invitant ce (jeune) grand monsieur.
Au Marché Gare, avec O. et Nicolas Michaux, le jeudi 26 mai
Steve Gunn
C'est avec une régularité plutôt métronomique que Steve Gunn organise ses passages à Lyon. À un jour près, il se sera passé tout juste un an depuis son dernier passage au Sonic. Ce qui laisse une nouvelle chance à ceux qui le ratent avec la même régularité. Gunn c'est le troisième larron de l'ex-triumvirat formé Adam Granduciel (The War on Drugs, qu'on attend toujours de pied ferme) et Kurt Vile. C'est beaucoup de psychédélisme mais jamais chargé et une inspiration au cordeau. Un Gunn qui tire en plein cœur mais des fleurs plutôt que des balles. Fut-ce des fleurs à épine.
Au Sonic le vendredi 27 mai
Tambour Battant
Ce duo est l'un des plus passionnants de la scène électronique française : ultra actif sur la scène bass music, il délivre des lives calorifères où leur énergie décuple celle d'un dancefloor acquis à la cause, dans un feeling très rock'n'roll aux infrabasses omniprésentes. Non content d'affoler les scènes, la paire a aussi monté un label réputé, Château Bruyant, dont les fers de lance sont aussi à l'affiche de cette soirée : Niveau Zéro le king du dubstep made in France, The Unik et Nikitch, l'un des chouchous de Gilles Peterson.
Au Ninkasi Kao le vendredi 27 mai