Mardi 10 mai 2016 Les mythiques Skatalites, qui ont façonné un son typiquement jamaïcain, nourri du rythme ska et d'emprunts au bebop, sont de passage au Ninkasi Kao.
Le Ninkasi Kao remet la pression
Par Sébastien Broquet
Publié Mardi 10 mai 2016
Photo : © DR
The Skatalites + Ackee Saltfish
Le Kao
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
Musiques Actuelles / La vie des salles lyonnaises est animée ces derniers mois : c'est désormais le Ninkasi Kao qui fait l'actualité en relançant son activité de production de concerts mais pas seulement, comme nous l'explique Christophe Moulin, tout nouveau directeur de la partie musicale, venu de Caen où il avait fondé le festival Nördik Impakt.
Pourquoi le Ninkasi relance l'activité de concerts au Kao maintenant ?
La raison est lointaine et dépasse de très loin mon arrivée, le 1er mars dernier. Les concerts s'étaient arrêtés depuis 2009, quand les pouvoirs publics ont décidé de ne plus verser de subventions à l'association Kao Connection, qui portait alors cette activité. Nous avons décidé de relancer un projet culturel fort, pas seulement des concerts qui n'en sont qu'une partie, mais aussi de développer un soutien aux groupes émergents, de l'accompagnement, des résidences, un soutien en communication... La production de concerts va faire partie d'un ensemble cohérent, utilisant les différents espaces du lieu. C'est une envie de mettre le pilier musique au cœur du projet avec Christophe Fargier, le directeur, au delà du simple concert : le Ninkasi est un ensemble formidable, on ne se refusera rien.
Pour quelle direction artistique ?
Nous n'avons aucune subvention aujourd'hui, donc nous sommes dans une économie toujours précaire. Mais nous voulons un projet ambitieux, pertinent, au cœur de la ville et collaboratif avec les différentes associations lyonnaises, comme par exemple Papa Maman ou Démon d'Or car nous voulons agir en complémentarité des autres lieux, tenir compte du biotope lyonnais pour faire partager des coups de cœur. Les limites de styles sont celles de l'exigence. J'ai été directeur du festival Nördik Impakt, j'ai donc une sensibilité à toutes les couleurs des musiques électroniques que l'on retrouvera au Ninkasi le vendredi et le samedi. Je ferais beaucoup plus de pop et de rock qu'il n'y en avait. Je veux surprendre et me surprendre aussi ! Le mardi, ce seront des découvertes régionales. Le mercredi, des découvertes nationales. Et l'on veut s'ouvrir à d'autres disciplines, être à l'écoute de la danse, des nouveaux médias, du ludique comme pour la soirée Star Wars que nous programmons ce 12 mai. Le Ninkasi me plait car c'est un lieu de vie, nous allons le faire évoluer.
Est-ce que le départ de l'OL de Gerland a influé sur l'économie du Ninkasi et motivé cette relance des concerts ?
Ça fait forcément bouger les lignes. Mais l'équipe a toujours su se renouveler. C'est pour ça que l'on veut installer un projet fort. Le Ninkasi est une salle de concerts basée sur une économie novatrice : il y a dix ans, ça pouvait choquer mais c'est totalement en phase avec l'air du temps, aujourd'hui les collectivités publiques ne peuvent plus financer les lieux culturels comme avant.
Des aménagements sont prévus ?
Un an et demi de travaux nous attendent, qui vont refléter ce projet que nous lançons. On va beaucoup travailler sur l'identité du lieu, renforcer son côté unitaire, agrandir les espaces du café et de restauration, créer une entrée monumentale, installer de grandes tables à l'allemande où l'on pourra venir manger des produits locaux et déguster nos bières. Ce bâtiment qui est là depuis 1997 va bénéficier d'un grand coup de neuf.
Quel est votre parcours ?
Je viens de Caen, j'ai créé l'association Arts Attack ! qui a porté le projet du Cargö, salle que j'ai dirigé pendant dix ans (NDLR : Christophe Moulin en a été licencié en juin 2015) et j'ai fondé le festival Nördik Impakt en 1999. Lyon ? Je venais depuis longtemps à Nuits Sonores, chaque année : j'ai donc déjà des repères dans la ville.
Vos deux concerts à ne pas rater ?
Les Skatalites, ce dimanche 19 mai : ces concerts à 18h30 le dimanche répondent à une attente d'un certain public et je veux les développer (lire ci-contre). Et les Ramoneurs de Menhirs, car je voue une véritable passion aux Bérurier Noir (NDLR : le guitariste Loran fait partie de ces deux groupes). Ils vont faire un sacré bordel, et on en a bien besoin en ce moment.
Prochains concerts
11 mai : Be Forest
12 mai : Les Innocents
13 mai : Maggy Smiss + Oskar Lewel
14 mai : La Garçonnière
15 mai : The Skatalites
18 mai : Chico Trujillo
19 mai : Stuck in the Sound
20 mai : Les Ramoneurs de Menhirs
25 mai : Camp Claude
26 mai : Christian Olivier
8 juin : Trivium
24 juin : DJ Vadim
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