Un film de Denis Imbert (Fr, 1h28) avec Victoria Bedos, Chantal Lauby, François Berléand, Benjamin Biolay...
En théorie, on devrait éprouver compassion et bienveillance pour Victoria Bedos, la pauvre petite fille riche racontant ici sa difficulté d'avoir pour père un comédien misanthrope et pour frère un monstre d'égoïsme se servant d'elle comme d'un paillasson — de préférence les soirs de pluie. C'est à cause, ou grâce, à ces modèles masculins étouffants qu'elle a voulu se réinventer en devenant chanteuse underground, car elle a du talent, elle aussi...
Mais notre empathie, on s'assoira dessus, puisque la comédienne-scénariste affirme qu'il ne faut chercher aucun règlement de compte dans ce film servant sa gloire et fusillant les affreux machos autocentrés de sa parentèle. Elle s'est pourtant donné bien du mal pour accentuer les ressemblances, pour que chacun identifie sans peine les Bedos derrière les Bonhomme.
Cela dit, en étant de presque tous les plans dans l'autofiction qu'elle se consacre, Victoria montre n'avoir rien à envier à son entourage en matière d'ego. Voir Vicky, c'est un peu comme assister à un spectacle scolaire de fin d'année joué par d'autres enfants que les vôtres : à quoi bon ?