Un film de Xavier Seron (Bel/Fr, 1h30) avec Jean-Jacques Rausin, Myriam Boyer, Fanny Touron...
Est-ce parce qu'il enseigne le cinéma que Xavier Seron s'est acquitté d'une réalisation à la forme aussi respectueusement scolaire ? Noir et blanc léché vintage, chapitrage méthodique, cadres surcomposés intégrant jusqu'au tournis la figure du cercle — ce symbole du sein maternel malade d'une tumeur par lequel la somatisation du fils arrive —, tout porte à croire que le cinéaste s'est fabriqué l'objet filmique idéal... pour une dissection en compagnie de ses élèves.
Malgré ce sentiment d'application contrainte, Je me tue à le dire touche par son parfum d'antan, mâtiné de surréalisme belge, qui doit beaucoup à son protagoniste, visible émule de Vincent Macaigne (au niveau vestimento-capillaire, s'entend).
Seron manifeste enfin un indéniable courage en abordant le thème répulsif du cancer sur un mode décalé et non larmoyant. On trinque (au mousseux) davantage qu'on déguste (à la chimio), et l'on croise de beaux personnages campés par des visages, des figures et des corps : Serges Riaboukine, Myriam Boyer ainsi que l'ineffable Berroyer, bouleversant de tendresse.