Restaurant / Après trois années passées à envoyer des milliers de burgers aux festivaliers de Jazz à Vienne, Burger and Wells s'enracine à Lyon et invente le McDo du futur : bio, écolo, local et même bon.
À Lyon comme ailleurs, l'on voit fleurir de nombreuses échoppes à burgers, tentant de se démarquer des fast-foods de grande chaîne. Service à table, dans des assiettes même ! Pas d'employés en uniforme (ou alors bretelles-béret), burgers au steak charolais, au camembert, voire pourquoi pas au foie gras sauce au vin. Cette francisation, voire snobisation du burger a tendance à provoquer les soupirs des adeptes de la junk food vite envoyée.
Burger and Wells officiait jusqu'à présent sur un stand du festival Jazz à Vienne. Ils viennent de s'installer en dur, près des Terreaux, à quelques mètres justement d'une enseigne McDonald's. Et ne semblent pas craindre, eux, d'y ressembler dans une version futuriste, tendance post cop31. Comptoir-caisse à l'entrée, devant la cuisine où s'affairent les "équipiers". Service non-stop, plateaux en plastique, grande salle de quatre-vingt places au design fonctionnel, et débarrassage autogéré.
Camille Candela et ses amis semblent pour autant vouloir arracher le burger sur plateau plastique à son image (très 2000's) de bouffe standardisée et globalisée. Ainsi, la plupart des produits seraient locaux. Les légumes viendraient de Rhône-Alpes (et en hiver, pas de tomates ?). La farine des buns aussi. Et la viande de « France ». Tout n'est pas toujours très clair, certaines choses semblant encore devoir rester secrètes — comme la brasserie (« locale », hein) qui produit leurs bières — mais pourquoi douter.
On est aussi incité au tri sélectif et la bouffe est servie dans des contenants biodégradables. Le mobilier est recyclé (tabourets Api'up et pieds de tables TipToe). Tout est fait pour nous mettre sur les rails de la réconciliation avec la machine fast-food. Pour nous guérir du burger quelconque et taylorisé. Avec un traitement (macrodosé) à base de singularité (les fameux petits producteurs), d'attention (rédemption par le bio), de responsabilisation (recyclez !).
À la carte, puisque c'est tout de même ce qui nous intéresse, point d'extravagances : on retrouve un cheeseburger, salade-tomate-oignon, pickles et sauce maison. Le même au bacon. Un chicken à base de filet de poulet mariné au yaourt, ou encore un burger veggie, avec un steak de pomme de terre et cheddar. Le pain est bon, l'intérieur passe tout seul. On trouve aussi quelques salades. La vegan (quinoa, tomates, brocoli qui est en réalité de la courgette, radis, carottes et deux feuilles de persil) mérite une correction, tant elle manque, bien malheureusement, de tonus.
Autant lâcher le compteur de calories des yeux et se jeter sur les frites maison, plutôt craquantes et, pour finir, sur une glace vanille maison au lait ardéchois, avec des morceaux de gâteaux dedans (brownie, tarte au citron...) Pour faire passer tout ça : du thé glacé ou de la citronnade à volonté (compris dans le menu), ou une bière au quinoa, voire même un jus dit détox.
Les menus commencent à moins de 10€, ce qui va plutôt à l'encontre de la hausse tendancielle du prix du burger.
Burger and Wells
18 rue du Bât d'Argent, 1er
Tous les jours de 10h à 21h30 (22h30 du jeudi au samedi)
Burgers de 6, 70 à 9 60€ ; avec frites et boissons 9, 90 à 12, 90€ ; salades 7, 80 à 8, 20€ ; glaces 4, 90 à 7, 90€ ; boissons 2, 80 à 5, 50€.