Sélection / Sortez vos agendas, montez le volume : voici 15 concerts où choper des acouphènes, siroter des mousses et accessoirement, parfaire votre culture musicale ; de la sono mondiale au hip-hop américain, en passant par l'underground finlandais, point de répit pour les esgourdes.
HD Been Dope
À peine 20 ans, une dégaine d'adolescent et il est pourtant l'un des poids lourds de la scène hip-hop new-yorkaise. Lui, c'est HD Been Dope, adulé par la critique et par ses confrères depuis sa première mixtape, sortie à 16 ans seulement. Avec son flow calé sur des instrumentaux très 90's, le jeune MC veut aller chercher ce qui se faisait de meilleur pendant l'âge d'or du rap de la Big Apple. Pour le moderniser, le modeler à sa sauce et en faire de l'unique.
Au Périscope le jeudi 22 septembre
Ibrahima Cissokho
Cet inépuisable Sénégalais chante en anglais, en wolof et en mandingue, comme pour transcender les frontières du monde. Influencé par les musiques traditionnelles sénégalaises aussi bien que par toutes les musiques qui ont un jour croisé sa route (jazz, salsa, rock), Ibrahima Cissokho livre à ses auditeurs une musique que l'on pourrait bien qualifier "d'autour du monde" tant ses prestations sont des invitations à l'ouverture.
Au Périscope le jeudi 13 octobre
Wovenhand
En écoutant Wovenhand, projet solo de David Eugene Edwards (leader de 16 Horsepower), on est immédiatement transporté en plein moutain west américain, au milieu des terres indiennes du Colorado. Avec sa voix rocailleuse, ses santiags et ses mèches blondes rebelles, l'un des derniers dinosaures du Denver sound nous livre un son coincé entre la country, les musiques traditionnelles et la néo-folk : Wovenhand s'écoute et se contemple. Comme une messe sombre et chaotique.
À l'Épicerie Moderne le samedi 15 octobre
La Rumeur
Fondé en 1995, La Rumeur s'est construit en opposition avec l'industrie du disque, refusant catégoriquement de se plier aux schémas classiques des majors (single, album, tournée). Le combat d'Ekoué, Hamé, Mourad, Philippe, Kool M et Soul G, c'est celui de tous ces rappeurs méconnus qui refusent d'abandonner leur côté subversif et leur liberté d'expression pour passer à la radio. La Rumeur, c'est le rap qui dénonce les travers de notre société en la confrontant au réel du quotidien. Pas de punchlines, pas d'egotrip, mais une narration juste et poignante.
Au Marché Gare le samedi 15 octobre
Chromb
S'il y a une pépite à surligner dans la programmation du Marché Gare, c'est bien celle là ! Sans doute tombés dans une marmite de potions magiques à base de King Crimson, Emerson Lake & Palmer et John Zorn dès leur plus jeune âge, les membres de Chromb innovent. Alliant à la perfection la rigueur du jazz et la folie du rock progressif, les quatre Lyonnais n'ont pas grand chose à envier aux Snarky Puppy et à Bill Laurance. Même les côtés plus noise de la bande restent maîtrisés, fait assez rare pour être remarqué.
Au Marché Gare le samedi 29 octobre
Calypso Rose
Pour vivre l'été indien en plein Lyon, rien de mieux qu'un peu de calypso. Cette musique de carnaval tout droit venue de Trinité-et-Tobago se caractérise par son rythme à deux temps et son besoin de faire chalouper les foules. Le Transbordeur reçoit la reine du genre, Calypso Rose. À 76 ans et avec plus de trente albums à son actif, celle qui a joué avec Bob Marley, Mighty Sparrow et plus récemment Manu Chao, est prête à ensoleiller l'automne des gones les plus curieux.
Au Transbordeur le samedi 29 octobre
The Kills
De retour avec Ash & Ice, leur cinquième galette, Alison Mosshart et Jamie Hince ont ravi les fans de rock des années 2000. Si on reproche à leur dernier album une production bien trop travaillée qui dénature l'essence même du groupe, les deux musiciens n'ont rien perdu de leur superbe sur scène. En outre, personne ne sait si cela est dû à la blessure à la main de Jamie Hince, mais les Kills ont au moins le mérite d'avoir exploré de nouveaux horizons pour laisser derrière eux la recette de leurs succès précédents. Une initiative rare à saluer.
Au Radiant Bellevue le lundi 31 octobre
While she sleeps
Pleinement remis de son opération de la gorge en 2013, Lawrence Taylor et While She Sleeps sont de nouveau en tournée, pour le plus grand bonheur des amateurs de métalcore. Pour les musiciens de Sheffield, la recette est toujours la même : des structures riches, des harmonies maîtrisées et des screams en place, mais pas omniprésents. Les breaks sont bien sentis, les riffs efficaces et les textes toujours aussi directs. En bref, While She Sleeps c'est violent, mais pas trop. Réservé aux amateurs du genre.
Au Warmaudio le lundi 31 octobre
Tété
Après trois ans d'absence, Tété est de retour avec son huitième album, Chroniques de Pierrot Lunaire. Le chanteur à textes signe un retour à ses premières amours, le blues et le folk. La simplicité l'emporte sur l'orchestration, laissant à la voix chaude et détaillée de Tété le soin de raconter la société. Avec toujours cette adresse de funambule lorsqu'il joue avec la langue française et ses sonorités.
Au Radiant Bellevue le vendredi 11 novembre
Fakear
Fer de lance de la nouvelle scène française oscillant entre électro planante et revival trip-hop, nourrie de samples ethniques, Fakear fait une halte par Caluire pour présenter ce live exponentiel (commencé en solo, puis avec chanteuse, désormais en groupe) où l'évanescence est de mise au cœur de beats minutieusement ciselés par le Caennais. Du travail d'orfèvre qui n'en finit plus de convaincre au delà des initiés.
Au Radiant-Bellevue le samedi 12 novembre
Michael Kiwanuka
Désigné meilleur son de l'année 2012 par la BBC, Michael Kiwanuka est de retour avec un nouvel album dans la lignée de son premier grand succès, Home Again. Avec Love & Hate, le crooner londonien confirme qu'il est l'une des plus belles voix du moment, poussant certains médias à le comparer à Otis Redding et Bill Withers, rien que ça. Quelque part entre folk et soul, Michael a pu compter sur la collaboration du producteur Danger Mouse (Gnarls Barkley, Gorillaz, The Black Keys, RHCP) pour sublimer ses derniers titres.
À l'Épicerie Moderne le dimanche 20 novembre
Tinariwen
Grands représentants du blues touareg, les membres de Tinariwen ont été les porte-paroles de la rébellion du début des années 1990. Depuis les accords de paix de 1992, ils parcourent le monde pour promouvoir la culture de leur peuple. Ensemble, ils chantent la beauté du désert comme la difficile vie des leurs. Rockeurs des sables, Tinariwen a su convaincre Robert Plant : à votre tour, si ce n'est déjà fait.
À l'Épicerie Moderne le 23 novembre
Anton Serra & Eddy BVGV
La dernière fois qu'Anton Serra s'était associé à un compère de l'Animalerie, collectif de rap lyonnais, lui et Lucio Bukowski avaient sorti ce qui restera comme l'un des meilleurs albums des dernières années (La plume et le brise glace). Cette fois-ci, c'est avec Eddy, moins lyriciste mais plus rythmique, que le gone poète s'allie pour présenter Les 400 coups. Une rencontre entre deux rappeurs singulièrement différents mais unis par une franche amitié. Rarement l'Animalerie a déçu.
Au Marché Gare le 25 novembre
Steve'n'Seagulls
Si les LEJ et leurs reprises vocales bourrées d'harmonies et de contrebasse n'ont eu aucun effet sur vous, peut être préférerez-vous celles de Steve'n'seagulls. Ces cinq campagnards finlandais ont fait sensation en 2014 avec des reprises d'AC/DC, Iron Maiden et Guns'n'Roses pour le moins authentiques. Avec banjo, guitare, accordéon, contrebasse et mandoline, Steve et ses mouettes auraient très bien pu venir du Tennessee. Rien de mieux pour revisiter des classiques que de le faire avec ces détraqués en salopette.
Au Ninkasi Kao le 30 novembre
RY X
Attendu au tournant depuis bien longtemps déjà, Ry X (de son vrai nom, Ry Cuming), a dévoilé son premier album (Dawn) au printemps dernier. Adoubé par la critique, qui voit en lui un Jeff Buckley réincarné, l'Australien a bel et bien frappé un grand coup. Grâce à une maîtrise vocale impressionnante, Dawn prend par la main l'auditeur et le laisse contempler un immense canyon. Vertigineuse et puissante, la musique de RY X ne s'oublie pas. Elle reste ancrée comme un sincère éloge à la mélancolie.
À l'Épicerie Moderne le 1er décembre