Un film de Stéphanie Di Giusto (E-U, 1h48) avec Soko, Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry...
Rétablir dans sa vérité Loïe Fuller, l'une des fondatrices de la danse contemporaine injustement éclipsée par la postérité d'épigones plus charismatiques — ou plus rouées, à l'image d'Isadora Duncan —, tel était le propos de Stéphanie Di Giusto. Une démarche louable et sincère... pour un résultat un peu bancal.
Certes, la cinéaste mène à bien sa mission réhabilitation : Fuller ressort du film auréolée d'un statut de première artiste multimédia du XXe siècle ; d'instinctive de génie ayant su mêler spectacle vivant, sons et lumières avec un perfectionnisme confinant à la folie — le fait que la polyvalente (et gentiment... azimutée) Soko l'incarne contribue à dessiner la silhouette d'une créatrice éprise autant d'absolu que du désir de bouger les lignes.
Mais la réalisation manque d'une audace à la hauteur du personnage évoqué : austérité cowboy en ouverture (la contribution de Thomas Bidegain au scénario ?) cassée par des inserts démonstratifs inutiles, récit de l'ascension et du déclin émaillé de séquences de danse forcément flamboyantes malgré un lyrisme convenu... Dommage, car la tentation de rompre avec le genre biopic se devinait sous le plancher.