Mardi 8 janvier 2019 De Kate Tempest, l'on connaissait peu de choses en France, jusqu'à récemment. Par la grâce d'une tournée de concerts (passée par Bizarre! à Vénissieux), d'un second (...)
Hip-Hop / Reine du hip-hop en son royaume, Kate Tempest revient avec Let Them Eat Chaos, second album acclamé par la critique. Poétesse, rappeuse, slameuse, Kate Tempest est une artiste enragée et engagée à l'accent cockney marqué.
C'est une tempête qui gronde depuis des années outre-Manche. Une tempête sonore, puissante et animée que subissent les micros de Kate Tempest, poétesse londonienne de talent. À 30 ans, la native de Brockley, dans le sud-est de Londres, n'en finit plus de s'accaparer les faveurs du Royaume. Car si la rouquine à l'accent plus que marqué sait écrire poèmes et nouvelles, elle sait aussi et surtout écrire des lyrics fortes et rythmées. Deux ans après l'excellent Everybody Down, Kate Tempest revient avec une nouvelle galette engagée, Let Them Eat Chaos. Quelque part entre le rap, le slam et une nouvelle déclamée, cet opus est avant tout un fort objet de contestation d'une société qui part à la dérive.
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À travers les histoires de personnages qui prennent vie sur scène, Kate raconte le quotidien d'une Angleterre en crise. C'est un Ken Loach sans filtre, plus violent et politisé encore. La bande originale de ces travailleurs qui boivent pour oublier sans jamais oublier de boire, de ces cadres noyés dans le flux incessant de la City londonienne, de ces jeunes que seul un selfie anime.
Let Them Eat Chaos est la fresque qu'aurait peinte Kate Tempest si elle maniait le pinceau aussi bien que les mots. Tout y passe : les questions d'immigration, d'écologie, d'avenir. Mais la vraie force de cette tempête, c'est qu'elle ne se contente pas d'interpréter ses textes. Elle les incarne dans une débauche d'énergie folle. La londonienne n'écrit pas de fiction : sa parole est le rétroprojecteur de sa vision.
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Moins naïve et plus puissante que Jamie T, Kate Tempest ne se contente pas de faire du hip-hop. Elle s'inscrit dans la lignée des grands poètes anglais qu'elle admire. Il ne s'agit pas pour elle de ressusciter les grands Samuel Beckett, James Joyce et William Blake, mais bien de perpétuer une tradition très anglo-saxonne. Celle d'une poésie politisée, symboliste et réaliste. Une poésie qui, comme une tempête, balaye tout sur son passage pour espérer être entendue, en Angleterre comme ailleurs.
Kate Tempest
À Bizarre! le lundi 7 novembre à 20h30
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