La chose publique : la révolte des images

Festival d'idées / L'historien de l'art et philosophe Georges Didi-Huberman viendra à la Villa Gillet parler d'images bien sûr, et tout particulièrement des représentations de la révolte et des soulèvements.

Les hystériques, Fra Angelico, Georges Bataille, le chorégraphe Israel Galvan, le peintre Simon Hantaï, le plasticien Giuseppe Penone, le psychanalyste Pierre Fédida, Jean-Luc Godard, le film Le Fils de Saul de Laszlo Nemes... En plus d'une quarantaine de livres, il semble ne pas y avoir de thèmes ou d'auteurs que n'ait abordés l'historien de l'art Georges Didi-Huberman (né en 1953 à Saint-Étienne).

Mais sous ce foisonnement de sujets, et derrière une œuvre en apparence fragmentée, c'est d'abord et avant tout à l'image qu'il s'intéresse. Une image comprise (en compagnie de Walter Benjamin, Aby Warburg, Freud et beaucoup d'autres) comme événement, comme puissance, comme fragment de réel, comme déchirure d'affects, comme survivance, et non comme simple représentation ou illustration.

Les images, selon Didi-Huberman, imposent à la pensée et à l'écriture une ouverture nouvelle. « Là où manquent les mots de l'expérience de l'image, là même s'ouvre un horizon pour inventer des paroles nouvelles, des phrases, des pensées jusqu'alors inenvisagées. » écrit-il dans Essayer voir.

Images de tous les pays, unissons-nous !

Il y a donc dans le monde des images l'idée d'une quasi révolution de pensée, d'un soulèvement... Soulèvement qui, cette fois-ci très concrètement, fait l'objet de l'un de ses derniers ouvrages (Peuples en larmes, peuples en armes, éditions de Minuit, 2016) et d'une exposition de films, d'œuvres d'art et de photographies au Jeu de Paume à Paris.

Ce qui nous soulève, selon les mots de Didi-Huberman, ce sont, d'une part, des pensées et « des forces : psychiques, corporelles, sociales. Par elles nous transformons l’immobilité en mouvement, l’accablement en énergie, la soumission en révolte, le renoncement en joie expansive. Les soulèvements adviennent comme des gestes : les bras se lèvent, les cœurs battent plus fort, les corps se déplient, les bouches se délient. » Ce sont, d'autre part, « des formes grâce auxquelles tout cela va pouvoir apparaître, se rendre visible dans l’espace public. »

C'est de cette thématique que viendra débattre Georges Didi-Huberman avec le géographe Michel Lussault à la Villa Gillet.

Georges Didi-Huberman
À la Villa Gillet dans le cadre de La Chose Publique le 25 novembre

Soulèvements
Au Jeu de Paume à Paris jusqu'au 15 janvier

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Jeudi 5 septembre 2019 Le successeur de Guy Walter à la tête de la Villa Gillet est désormais connu et c'est une femme : il s'agit de Lucie Campos,  membre du jury du Booker International Prize et de la revue La Vie des idées. Elle prendra son poste le...
Mardi 21 novembre 2017 Seconde édition de La Chose Publique, le festival de débats d'idées qui essaime des pistes d'avenir en pensant cette année l'Europe.
Jeudi 13 octobre 2016 Certains annonçaient la Villa Gillet moribonde après ses déboires des derniers mois. Visiblement, le directeur Guy Walter et son équipe, réduite de moitié juste (...)
Mardi 2 juin 2015 Toujours plus internationale et comptant 8 créations et 9 co-productions, la nouvelle saison des Célestins, au cours de laquelle sa co-directrice Claudia Stavisky se mesurera au très caustique "Les Affaires sont les affaires" de Mirbeau, s'annonce...

Suivez la guide !

Clubbing, expos, cinéma, humour, théâtre, danse, littérature, fripes, famille… abonne toi pour recevoir une fois par semaine les conseils sorties de la rédac’ !

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X