Un film de Olivier Assayas (Fr, 1h45) avec Kristen Stewart, Lars Eidinger, Sigrid Bouaziz...
Avec Personal Shopper, Olivier Assayas s'essaie au film fantastique-lol — un truc si improbable qu'il devrait prêter à rire tant il se prend indûment au sérieux. Las, d'aucuns ont dû lui trouver une insondable profondeur, une beauté ineffable, au point de le juger digne de figurer dans un palmarès. En découle un aberrant Prix de la mise en scène à Cannes — dépouillant de fait Cristian Mungiu de l'intégrité de ses justifiés lauriers.
On suit donc ici une jeune Américaine, Maureen, chargée de garnir la penderie parisienne d'une quelconque vedette, entre une session d'emplettes et une vague séance de spiritisme. Car Maureen, plus ou moins médium ayant perdu son frère jumeau, guette la manifestation post mortem d'icelui...
Prolongation morne et inutile du ticket de Kristen Stewart chez Assayas, après l'inégal Sils Maria, cette pseudo histoire de spectre capte de la comédienne, présente quasiment à chaque plan, pour l'essentiel une moue lasse et mollassonne. Si le cinéaste éprouvait un tel désir de lui coller aux basques en scooter dans les rues de Paname, il pouvait se faire paparazzi une semaine durant, plutôt que provoquer cette farce insipide ne racontant rien sur le vide, et peinant chichement à tenter l'exercice de style fantastique — durant deux demi-séquences, histoire sans doute de justifier d'une ligne budgétaire d'effets spéciaux.
Feignant le décalage arty, ce it-cinéma qui rosit d'être “tendance”, repris et dévoré par tous les magazines comme le moindre accessoire à la mode, mérite d'être vite démonétisé par encore plus putassier. Ou par un film avec une envie de cinéma, tiens.