Culture / La Ville de Lyon va cesser d'exploiter la salle Rameau en juin prochain. Un collectif de citoyen s'active pour que cet emblème historique du quartier puisse conserver sa vocation culturelle.
Elle date de 1908, construite à la demande de Georges Martin Witkowski, fondateur trois ans plus tôt de la Société des Grands Concerts de Lyon, qui deviendra plus tard l'Orchestre National de Lyon. Inaugurée le 8 novembre, elle était alors destinée à accueillir des concerts de musique symphonique. La salle Rameau sera fermée en juillet prochain, a annoncé il y a quelques mois la Ville de Lyon, qui en est propriétaire.
Située au 31 rue de la Martinière, dans le 1er arrondissement, cette salle de style Art Nouveau est un marqueur du quartier comme de la vie culturelle lyonnaise. Que ce soit pour ce qu'elle représente en terme architectural, ou dans l'histoire de la cité par le nombre de spectacles qu'elle a pu accueillir en son sein (du classique bien sûr, du jazz mais aussi de l'humour ou des conférences y ont été programmés), la salle Rameau intéresse et passionne. Et son futur peut inquiéter : un collectif de citoyens et d'associations s'est donc constitué pour lancer une pétition sur le site Change.org, ayant recueilli 748 signatures à ce jour. La crainte de voir fleurir une supérette ou des appartements à sa place inquiète. La maire de l'arrondissement, Nathalie Perrin-Gilbert, s'est aussi opposée fermement dès le début à une possible exploitation commerciale du bâtiment.
L'objectif : conserver la vocation culturelle du lieu et ne pas le revendre à n'importe qui. Le sujet a été abordé au conseil municipal en décembre dernier, et comme l'a rappelé la maire du 1er arrondissement lors de la cérémonie des vœux, la Ville envisage désormais de lui conserver cette vocation culturelle et d'établir un cahier des charges à respecter pour le futur utilisateur des lieux.
Son emplacement privilégié en plein centre de Lyon, sa capacité intermédiaire de plus de 600 personnes sont des atouts non négligeables que vient contrebalancer la nécessité d'un lourd investissement pour remettre aux normes cette salle peu entretenue et mal insonorisée.
Un coût financier important qui a rebuté la Ville et l'a poussé à cesser l'exploitation du lieu, par temps de restriction budgétaire. Gageons que d'autres seront intéressés par le projet.