Œuvre dense, touffue, angoissante et merveilleuse, la 3ème Symphonie de Gustav Mahler est à l’affiche de l’Auditorium sous la baguette du chef new-yorkais David Zinman. Communion avec la nature, déchirement excessif de l’âme, détresse spirituelle, la musique de Mahler nous plonge toujours au cœur des sentiments humains les plus exacerbés.
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Cette 3ème Symphonie est un hymne à la nature, une nature complexe et faussement calme d’où surgissent tourments et angoisses d’être au monde. Le compositeur, avec l’ironie subtile qu’on lui connaît, donne des noms champêtres et bucoliques à chaque mouvement : Ce que me content les animaux de la forêt, Ce que me content les fleurs des champs… pour mieux distiller ses phrasés irrespirables, ses gifles orchestrales inattendues, ses notes suspendues au-dessus du temps.
De la première à la dernière page, cette symphonie affiche toute l’ambivalence de Mahler et après 1h30 d’une musique terriblement spirituelle, on est transfiguré, abasourdi et émerveillé sans avoir réellement compris ce qui s’était passé. « Inutile de regarder le paysage, il est passé tout entier dans ma symphonie » : Mahler dépeint son œuvre mieux que quiconque…
Symphonie n°3 de Gustav Mahler
À l'Auditorium le jeudi 2 février à 20h et le samedi 4 février à 18h