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Quand la rue Burdeau s'anime

Sur les pavés la sérigraphie #3

Rue Burdeau

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Reportage / La rue Burdeau qui s’agite ? Cela n’arrive que cinq fois par an, malheureusement, lors du vernissage commun (ou presque) des galeries. Nous y étions le 19 janvier dernier. Récit.

17h30. Office de Tourisme. Nous avions eu quelques échos de touristes et de galeristes, nous indiquant que l’Office de Tourisme ne connaissait pas la rue Burdeau et ses fameuses galeries. Nous avons voulu vérifier. Sur place, nous demandons où se situent les galeries lyonnaises. « Là, autour de la place Bellecour » nous assure l’hôtesse d’accueil. Surpris, nous évoquons la rue Burdeau. « Ah oui, je crois qu’il y en a aussi » nous répond-on. Il est 17h35, la petite dizaine de galeries lyonnaises s’apprête à vernir et l’accueil de l’Office de Tourisme n’est pas vraiment au courant.

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18h. Depuis l’Opéra, nous empruntons la rue du Griffon puis la Montée Saint-Sébastien, direction la rue Burdeau. Nous sommes jeudi soir, les ruelles sont animées et éclairées, les Lyonnais prennent l’apéro dans les bars environnants, probablement enjoués à l'idée de voir le week-end approcher.

18h05. Arrivée rue Burdeau. Tout est calme et sombre. L’éclairage est quasi-inexistant. La petite dizaine de galerie est ouverte, prête à vernir. Celles qui verniront plus tard (faute de disponibilité de leur artiste ou parce que la durée de leurs expositions diffère, tout simplement) restent cependant ouvertes cette soirée-là. Nous croisons Damien, un quarantenaire habitué des lieux. Il attend ses amis pour faire la visite « dans l’ordre, nous avons notre rituel. » On parcourt toute la rue pour prendre le pouls (encore faible). On commencera notre visite à la Galerie-Atelier 28.

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18h15. La maîtresse des lieux, Martine Bonnaventure, est plus enjouée qu’en novembre où elle déplorait une rue bien trop peu fréquentée des Lyonnais. Cela fait cinq ans qu’elle se bat avec d’autres galeries pour obtenir de la Ville un éclairage digne de ce nom et une signalétique indiquant le périmètre créatif des pentes de la Croix-Rousse. « J’ai confiance en M. Collomb, il ne veut pas abandonner les Pentes. Dans les mois qui viennent, nous aurons une vraie signalétique, un éclairage bien meilleur, le quartier sera redynamisé. La Ville va également veiller à indiquer sur les plans distribués à l’Office de Tourisme notre existence. » nous confie-t-elle. Vraie (bonne) nouvelle ou promesse électorale ? Nous avons essayé, après le vernissage, d’obtenir des informations auprès de la Ville. En vain. Il semblerait que la future signalétique indiquant l’emplacement du quartier créatif des Pentes soit illustrée d’une femme tenant un sac de courses dans une main et un cappuccino (ou un thé, on n’a pas vérifié) dans l’autre et d’un homme à la démarche décontractée une main dans la poche, ce qui devrait sans doute séduire bon nombre de féministes.

18h30. Les premiers visiteurs débarquent, s’extasient devant les personnages joyeux du peintre Majed Zalila et les céramiques poétiques de Johannes Peters tout en avalant deux-trois victuailles. L’ambiance est bon enfant.

18h45. La rue commence à s’agiter. Direction la Galerie Elizabeth Couturier, qui met en avant les photographies touchantes de Dominique Menachem Lardet. Les habitués débattent autour de ses toiles tout en sirotant un verre de vin. La galeriste se réjouit de cette « dynamique nécessaire à cette rue morose. La Ville nous a tellement baladé depuis des années. Elle nous a promis un meilleur éclairage, des panneaux de signalisation, des navettes amenant les gens jusque chez nous… Je n’y crois plus aujourd’hui. Je recommencerai peut-être à y croire quand les équipes municipales changeront » lance-t-elle.

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19h00. Juste à côté, un shop d’art contemporain nous fait de l’œil : Artophilia, une excroissance de la galerie Elizabeth Couturier gérée par le duo d’artistes Romuald et Pierre-Jean. Le lieu est petit et bondé. La plupart des artistes est déjà sur place : Edoardo Boccanfuso, qui signe des dessins de nus un brin torturés, et Sabine Li, venue présenter ses sculptures en céramique, des guerrières aux seins courbés et fesses rebondies.

19h15. Galerie Le Réverbère, la plus vieille galerie de la rue, qui fête ses 35 ans cette année. L’exposition Notre beauté fixe présente des œuvres inédites de neuf photographes de la galerie. Damien est là, il a rejoint ses amis, grignote des petits fours et disserte sur l’art de faire parler la mutité des images. Il a commencé « dans l’ordre » par la Galerie Anne-Marie et Roland Pallade, qui expose les peintures du lyonnais Frantz Metzger. Il a adoré « le questionnement du visible et de l’identité. Et le buffet ». Nous aussi. Fouziya Bouzerda, adjointe au Maire de Lyon déléguée au développement économique, au commerce et à l’artisanat, est sur place. Elle fait le tour des galeries pour annoncer « la mise en place imminente de la signalétique et la communication des vernissages communs sur Lyon Citoyen ». « Pour quand ? On ne sait pas vraiment, cela fait tellement de temps qu’on nous le promet que je ne l’attends plus vraiment » ironise Catherine Dérioz de la galerie Le Réverbère.

20h30. La rue Burdeau compte plus de deux cent amateurs d’art, qui vont et viennent de galeries en galeries. L’obscurité et le calme du début ont laissé place à l’allégresse et à l’agitation. « C’est le seul moment où la rue s’anime le soir. Le week-end suivant le vernissage, on constate une hausse de la fréquentation » se réjouit Martine Bonnaventure. D’ici une heure, la rue reprendra ses allures de rue déserte et ténébreuse, jusqu’au prochain vernissage commun.

La Rue de la Sérigraphie
Dans la rue Burdeau (rendue piétonne) le dimanche 30 avril de 10h à 19h

Prochain vernissage commun : jeudi 18 mai

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