NoShow : Veuillez laisser votre smartphone allumé pendant le spectacle

Le Noshow

Théâtre de la Croix-Rousse

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Théâtre interactif / Nous ne l'avons pas encore vu mais NoShow qui passe trois soirs à la Croix-Rousse intrigue : téléphone portable en main, le spectateur est placé au cœur de l'économie du spectacle. Explications.

C'est un usage étrange que celui du téléphone portable. Constamment à portée de main, cet objet connecté s'est glissé dans tous les interstices de la vie, du réveil au coucher, en réunion, en courant, avec une poussette. Si dans les concerts, les stades et même les cinémas, il est bien souvent allumé, au théâtre il est encore banni, une petite voix vous conseillant de bien vouloir « l'éteindre totalement, de ne pas laisser activé le mode vibreur. » Va pour un mode avion, les pieds rivés sur terre. Premier geste, aux premiers applaudissements : le rallumer.

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De cette dépendance, de facto pathologique, les collectifs québecois Nous sommes ici et DuBunker ont décidé de rire. Et d'autoriser cet engin ! Mieux : de l'utiliser. Quand la troupe a eu cette idée du NoShow en 2010, les téléphones n'étaient pas tous des smartphones, mais cela leur paraissait être déjà un outil pratique pour interagir avec le public et leur « donner la possibilité de faire des choix de façon efficace et anonyme ». Car de quoi s'agit-il ? Même si le suspens est bien gardé, l'équipe dit avoir voulu réfléchir à l'avenir du théâtre : « il est impossible au Québec de joindre les deux bouts en pratiquant les arts de la scène » selon le metteur en scène Alexandre Fecteau.

Au cœur de la matrice

Dès l'arrivée au théâtre, les spectateurs vont passer dans un isoloir et estimer si pour leur soirée ils préfèrent payer 0€ (prix de la messe), 95€ (OL/Monaco parking compris) ou quatre tarifs intermédiaires piochés dans la vie lyonnaise (un repas à la Brasserie Georges, ou encore Polnareff aux Nuits de Fourvière). Les abonnés ont été soumis à la même interrogation au préalable, lors de leur achat. Ensuite, il s'agira notamment de voter pour savoir qui parmi les comédiens pourra monter sur scène, sur la foi d'une vidéo dans laquelle ils auront vendu leurs qualités...

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Le nombre d'acteurs dépendra de l'argent récolté. « Pour le public, c'est rassurant d'avoir le téléphone car le théâtre interactif fait peur aux spectateurs, qui craignent d'avoir le projecteur braqués sur eux » selon le comédien Hubert Lemire. Avec un système de télécommande et de public-acteur, le Catalan Roger Bernat questionnait avec brio la démocratie dans Pendiente de voto.

Ici, le pouvoir individuel de chacun est à nouveau sollicité et le résultat est – nécessairement – chaque soir différent.

NoShow
Au téâtre de la Croix-Rousse du 9 au 11 mars

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