Comment commémorer les soixante ans de la signature du Traité de Rome, prémisse de l'actuelle UE, sans tomber dans la pompe ni l'institutionnel ? En montrant, par exemple, que l'Europe n'est pas une froide instance impalpable et qu'elle s'incarne dans une création culturelle aussi tangible que diverse. Sous le titre Métamorphoses (Ovide apprécierait l'hommage), les Cinémas Lumière proposent un panorama du cinéma européen contemporain conjuguant un florilège de films (pour la plupart inédits et souvent laurés) agrémentée de nombreuses rencontres avec leurs auteurs.
Parmi les douze œuvres présentées (longs et courts-métrages confondus), signalons l'avant-dernier Fatih Akin, Tschick (le suivant venant d'être montré en sélection à Cannes) choisi pour l'ouverture mercredi 7 à 18h15, représentant l'Allemagne. Le même soir à 20h30, le cinéaste polonais Jan P. Matuszynski accompagnera The Last Family, primé à Locarno. Pour l'Italie, Marco Segato sera présent le lendemain avec La Pelle dell'Orso, récompensé à Annecy le lendemain.
Vendredi 9, Jonas Trueba aura la lourde tâche de représenter le cinéma espagnol avec La Reconquista, le film qui lui a valu d'être distingué à Toulouse à CinéEspaña l'an dernier. Le documentaire Alentejo, Alentejo de Sérgio Tréfaut, meilleur film portugais IndieLisboa 2016, sera suivi par un concert des deux interprètes samedi 10 à 20h45. On attend avec beaucoup d'intérêt la venue du Roumain Cãlin Peter Netzer, le réalisateur de Mère et Fils (Ours d'Or 2013), qui assistera dimanche 11 à 18h15 à l'avant-première de son nouveau film Ana, mon amour, à nouveau au palmarès de la Berlinale cette année.
Enfin, pour boucler cette évocation non exhaustive, Anne Zohra Berrached effectuera en personne la clôture avec 24 semaines, à nouveau pour l'Allemagne. De quoi voir du pays.
Métamorphoses
Aux Cinémas Lumière Terreaux et Bellecour du 7 au 13 juin