Marc Bonny : « Il y aura des films en plus au Comoedia »

Ma vie de courgette

Lumière Fourmi

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Exploitation / Marc Bonny fête en septembre les vingt ans de sa société de production et distribution Gebeka — qui a décroché deux César pour Ma vie de Courgette. En octobre, il ouvre trois nouvelles salles au Comœdia et sort Zombillénium. 2017 est une belle année, pas encore achevée…

Mi-octobre, le Comœdia ouvre trois salles de plus. Après beaucoup de rebondissements…
Marc Bonny
: Au départ, je m’étais intéressé à l’Odéon, mais sans solutions architecturales pour les sorties de secours, ni possibilité de faire plusieurs salles, j’avais laissé tomber. Ce projet d’extension est alors arrivé en 2011. Il était initialement plus ambitieux en terme de fauteuils, avec deux salles en bas et une grande en haut. L’annonce de la reprise de la Fourmi et des CNP par l’Institut Lumière a alors été faite ; je savais qu’ils seraient positionnés sur le même créneau que nous. Cette nouvelle concurrence étant une grosse inconnue, j’ai revu la capacité à la baisse avec trois salles plus petites, sur un même niveau, pour baisser le coût de l’opération, à environ 2 millions d’euros. Il faut savoir que pour ce type d’investissements, les salles Art et Essai bénéficient d’aides fortes du CNC et de la Région. Le risque est donc balisé.

Avec neuf écrans, y aura-t-il une inflexion dans la programmation ?
MB
: Non : on va continuer à faire ce pourquoi on a repris le Comœdia il y a onze ans. Il y aura des films en plus (ceux qui ont toute leur place et qu’on ne pouvait pas accueillir), et aussi — surtout — on pourra en garder d’autres plus longtemps ou avec d’avantage de séances.

Quel est l’objectif en terme de fréquentation ?
MB
: Quand on a rouvert, il nous a fallu trois ans pour monter en puissance et atteindre notre niveau de fréquentation actuel [300 000 spectateurs par an, NDLR]. Là, on espère 20 à 25% de plus immédiatement, parce que le site existe, qu’il est identifié, qu’il fonctionne et qu’il a des outils de communication. Je ne vois pas pourquoi il y aurait du délai.

Votre société de distribution Gebeka souffle vingt bougies. Que contient son catalogue aujourd’hui ?
MB
: Sur les 100 films qu’on a sortis, certains partent — parce qu’ils n’étaient qu’en 35mm et que ça ne valait pas le coup financier de les faire basculer en numérique ; d’autres s’arrêtent parce qu’on n’a plus les droits. Mais il reste autour de soixante films. Dont Kirikou et la Sorcière, de Michel Ocelot, qui était sorti en décembre 1998. Et justement l’année prochaine, nous allons faire une ressortie pour Noël de ce film emblématique de l’animation française : Kirikou a vingt ans, et il est vaillant. Nous sommes en discussion avec Michel Ocelot pour qu’il fasse un court-métrage spécial bonus dans le style Princes et Princesses en théâtre d’ombre se passant en Afrique avec des animaux. On s’est vus avec le producteur de Kirikou pour mettre ça en route.

2017 a débuté par le sacre de Ma vie de Courgette aux César, confirmant son triomphe en salles. La récompense pour tous les risques pris…
MB
: Si l’exploitation est une activité relativement stable (à 5% près), la production et la distribution sont davantage en dent de scie : cela dépend des projets. Après les vraies déceptions qu’ont été Dofus et 108 Rois Démons, Ma vie de Courgette nous a remis du baume au cœur — et au compte en banque (rires) ! Pour la fin 2017, nous avons deux sorties importantes : Drôles de petites bêtes, d’après les livres d’Antoon Krings le 13 décembre, clairement pour les 4-8 ans. Avant, le 18 octobre, Zombillénium, présenté à Cannes hors compétition, à Annecy en ouverture et à Angoulême. Celui-ci n’a pas de cible précise : à partir de 8 ans et pour les jeunes adultes.

Comment s’est faite la rencontre avec Arthur de Pins, l’auteur de la BD et réalisateur ?
MB
: Son producteur, Henri Magalon m’a contacté en premier, il y a quatre ou cinq ans — c’est aussi long que de faire des salles de cinéma ! — et je suis devenu coproducteur. J’ai pas mal suivi la fabrication. Arthur est venu plusieurs fois à Lyon, et on va le faire revenir avant la sortie.

Menez-vous d’autres projets au long cours ?
MB
: Je me suis intéressé à La Vallée des Loups, le documentaire que Jean-Michel Bertrand a tourné dans les Hautes-Alpes — il vient d’obtenir le Prix du Public au festival du film des Diablerets, la référence dans ce domaine. Il prépare une suite montrant comment les louveteaux sortent de la meute pour aller fonder la leur, La Marche des loups. Ce sera un film poétique, jeune public et familial sur la faune sauvage. Le sujet m’intéresse et le personnage est fascinant. Il faut au moins trois ans de travail. Jusqu’à présent, je n’ai pas trop fait ce genre de projet. C’est aussi ce qui m’attire dans l’animation : j’essaie de trouver des choses différentes.

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