La Programmation Dévoilée / À cinq semaines de l'ouverture du grand rendez-vous du film classique, la liste (presque) définitive des programmations et des premiers invités est tombée. Du 14 au 22 octobre, vous allez croiser du beau monde dans les salles...
On savait déjà depuis juin que Wong Kar-wai serait présent — logique, il est récipiendaire du Prix Lumière —, tout comme Georgio Moroder ; que Tilda Swinton, Diane Kurys et Guillermo del Toro feraient escale pour une masterclass. Et que Bertrand Tavernier viendrait avec un assortiment de westerns classiques... Le temps est venu d'en annoncer davantage. Par exemple, que del Toro fera l'objet d'une Nuit le soir de l'ouverture à l'Institut Lumière avec Le Labyrinthe de Pan, Hellboy, Cronos et Pacific Rim. Un concentré de fantastique qui vous dispensera de rêver, voire de cauchemarder, pendant quelques semaines.
Il ne sera pas le seul cinéaste mexicain à être honoré : Alfonso Cuarón est de retour au festival Lumière pour présenter La Fórmula Secreta de Rubén Gámez, mais aussi à l'occasion de la Nuit “Dans l'espace” à la Halle Tony-Garnier samedi 21 octobre, où seront projetés son satellisant Gravity, ainsi que Interstellar, Star Trek et Seul sur Mars. L'atterrissage le lendemain sera difficile.
William, Michael, Nicolas, Anna et Jean-François
Un autre lauréat de l'Oscar du meilleur réalisateur est attendu pour une masterclass (jeudi 19) : William Friedkin. On se réjouit de (re)découvrir sur grand écran les films qu'il a signés durant sa décennie prodigieuse, de French Connection (1972) à Cruising (1980), en passant par L'Exorciste (1973) et Sorcerer (1977). Tir groupé de rigueur le temps d'une nuit vendredi 20.
Puisqu'on parle de gros pistolet, les amateurs de polars seront servis avec l'invitation faite à Michael Mann, à l'occasion de la restauration en 4K de Heat (1995). C'est l'Auditiorium qui a été retenu pour le recevoir dimanche 15 — seul pour le moment : Bob et Al ne sont pas annoncés.
Un autre habitué va jouer les programmateurs : Nicolas Winding Refn, alias NWR, pour deux rééditions Night Tide de Curtis Harrington (1961) et The Nest of the Cuckoo Birds de Bert Williams (1965). C'est pour ce genre d'interventions cinéphiles (telles que les pratique Tarantino lorsqu'il vient en vacances à Lyon) qu'on aime ce festival, ainsi que pour ses surprises : NWR pourrait bien profiter du déplacement pour parler de ses projets en cours...
Un autre amateur de cinéma étrange, mais à la française cette fois-ci, bénéficiera d'une intégrale en sa présence : le réalisateur Jean-François Stévenin. Comédien prolifique, cet ancien assistant de Truffaut a réalisé trois longs-métrages décalés et décapants, sur lesquels il reviendra mardi 17 : Passe-montagne, Double-Messieurs et Mischka.
La défection Godard sera joliment compensée par l'interprète de ses grandes années, Anna Karina. La comédienne présentera Une femme est une femme sa première réalisation, Vivre ensemble (1973) mais aussi un documentaire que son compagnon le réalisateur Dennis Berry lui a consacré, Anna Karina souviens-toi.
Si la clôture est prévue autour de In the Mood for Love, le “tube” de Wong Kar-waï, le mystère plane encore sur le film d'ouverture ainsi que sur l'invité·e d'honneur qui accompagnera cette première séance. Nul doute que la lumière viendra bientôt de l'Institut homonyme...