Dans les salles / Encore une semaine avant de découvrir les nouvelles salles du Comœdia. Le temps de faire les finitions...
Les agrafeuses à tapisseries murales ne chôment pas dans les nouveaux couloirs orangés desservant les salles 7, 8 et 9 du Comœdia. Peinture fraîche, moquette sur le point d'être posée, fauteuils encore recouverts de leur housse de protection... À quelques “détails” près (tels les écrans, fixés dans quelques heures), le complexe de l'avenue Berthelot a quasiment achevé son extension ; il ouvrira plus largement ses portes comme convenu mi-octobre — le 18, pour être précis. Coïncidence, c'est à cette date que sortira en salles Zombillénium, distribué par Marc Bonny, patron de Gébéka films ainsi que du Comœdia.
50 films de plus par an
Après six mois et 2 M€ de travaux (financés à 30% par un emprunt, le solde par des aides professionnelles, du CNC ainsi qu'une subvention de la Région), ces trois nouvelles salles de 50, 83 et 86 sièges accessibles aux personnes à mobilité réduite apparaissent comme une logique autant qu'une nécessité : « l'évolution à la hausse du nombre des écrans est une tendance, explique Marc Bonny. Il ne reste plus beaucoup de salles plus petites dans les grandes agglomérations. » En augmentant de 50% son nombre d'écrans, le Comœdia espère sortir 50 films de plus, et proposer 5 000 séances supplémentaires par an.
Des films d'art et essai porteurs (d'auteurs de cinéma contemporain qui garantissent l'équilibre économique), mais aussi ceux qui ne sortent toujours pas à Lyon, ainsi que les œuvres de recherche (premiers films ou plus originales). Il ne s'agit donc pas d'un changement de positionnement, mais d'une extension du projet initial, visant à
« donner à voir le meilleur du cinéma dans les meilleures conditions, favoriser le débat et mener une action très forte en direction des jeunes publics. »
Le Comœdia veut donc capitaliser sur sa popularité dans les 7e, 3e et 8e arrondissements, et peser face à une concurrence toujours plus mordante : après les tristes années de déshérence sous le règne Moravioff, les CNP se sont restructurés en passant sous pavillon Lumière ; quant à Pathé et UGC, leur primat dans la capitale des Gaules n'est pas encore entamé.
Si les neuf écrans seront opérationnels le 18 octobre, il faudra patienter pour l'inauguration officielle, le calendrier étant saturé par le Festival Lumière, puis les vacances scolaires. Dès le 24 octobre en revanche les événements se multiplieront avec un florilège d'avant-premières en présence des réalisateur·rice·s (la Caméra d'Or Jeune Femme de Léonor Serraille, Marvin d'Anne Fontaine, Prendre le large de Gaël Morel, le Grand Prix de la Semaine de la Critique Makala de Emmanuel Gras, 12 Jours de Raymond Depardon...). Et l'on parle d'un très gros rendez-vous mi-novembre...
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Givors : CNAC de fin pour les indépendants ?
Réunie à Paris le 6 octobre dernier, la CNAC (Commission Nationale d'Aménagement Cinématographique) a validé le second projet de création à Givors d'un multiplexe déposé par l'enseigne Megarama et ardemment soutenu par la municipalité givordine. Son adoption en Commission départementale avait provoqué l'émotion des salles de proximité des environs (Mornant, Rive-de-Giers...) redoutant les conséquences de l'arrivée d'un opérateur de cette dimension sur leur zone de chalandise. Si la CNAC a semblé, aux dires des participants, « déstabilisée » en découvrant les arguments des indépendants soutenus notamment par l'association GRAC (Groupement régional d'action cinématographique) et le vice-président de la Communauté de communes de Mornant, elle a malgré tout préféré Mégarama. La décision peut encore être remise en cause par le Conseil d'État, instance apte à juger de la validité des procédures.