Nuits sonores / On connaît la programmation complète des Days de Nuits sonores, et c'est clairement du côté du samedi concocté par Paula Temple que se tournent les oreilles les plus curieuses : de Moor Mother à Amelie Lens, la Berlinoise a visé juste.
Doucement, l'architecture de Nuits sonores 16e du nom commence à se dévoiler. Ce matin, l'on a appris que le festival faisait son grand retour à la piscine du Rhône, là où quelques belles pages de sont histoire se sont écrites : c'est ici que tout avait commencé, en 2003. C'est là encore que Laurent Garnier avait délivré un set mythique en 2005, qu'une Body & Soul moite s'était lovée en 2008, ou qu'un set improbable de Busy P avec Joey Starr au micro beuglant sur du dubstep nous avait laissé pour le moins perplexe en 2011... Retour dans ce lieu donc, où l'on suivra la carte blanche offerte cette année à Amsterdam dont la programmation complète sera dévoilée le 7 février prochain, comme le reste du programme de nuit (qui prendra place pour la seconde année consécutive dans les anciennes usines Fagor-Brandt).
La sensation Amelie Lens
On connaissait déjà les noms des quatre curateurs des Days, voici les line-ups complets qu'ils nous ont concocté. Commençons par la fin et ce samedi 12 mai de dingue programmé par la cruciale Paula Temple, activiste précieuse qui sait mettre des actes sur ses convictions profondes et le prouve ici : le seul DJ Stingray (moitié de Drexciya et génial producteur électro de Détroit) va côtoyer dix femmes toutes plus aguicheuses les unes que les autres : Amelie Lens déjà, dont l'ascension éclair témoigne de l'importance immédiate qu'elle a prise sur une scène techno qui avait bien besoin de son énergie. Mais l'exigence du reste de la programmation provoque l'extase : nous avions déjà écrit dans nos pages tout le bien que l'on pensait de Moor Mother lors de son passage au Sonic l'an dernier. Camae Ayewa de son vrai nom vient de Philadelphie, revendique un positionnement afro-futuriste et se situe musicalement près d'un Gonjasufi. Autres pépites dénichées par Paula Temple : Femanyst (alias Lady Blacktronica en version techno), Rebekah, Aisha Devi, Pan Deijing, Bobbie et Rroxymore.
Josey Rebelle enfin à Lyon
Remontons le temps avec le Day de Four Tet, prévu le vendredi 11 mai (au fait, tous les Days se passent comme habituellement à La Sucrière et au Sucre). Floating Points, c'est logique, est de la partie. Le producteur de Manchester rejouera certainement son track Nuits Sonores écrit il y a quelques années sur le chemin du festival... On guettera sur la même scène la diggeuse Mafalda et le grand collectionneur de raretés Chris Menist. James Holden sera aussi présent avec son projet The Animal Spirits, très psychédélique. Autres invités : Karen Gwyer, Peason Sound et la très rare en France mais largement reconnue en Angleterre (elle a une émission chaque dimanche sur Rinse FM) Josey Rebelle.
Helena Hauff est de retour
Daniel Avery a pris en charge le jeudi 10 mai et a concocté un programme plus classique mais oh combien efficace, ne serait-ce que par la présence de Helena Hauff, cette nouvelle reine de la techno ayant déjà fait sensation dans nos contrées. Le Nippon DJ Nobu, fondateur du label Bitta est aussi convié, comme Tropic of Cancer, intriguante artiste venue de Los Angeles où elle s'exprime dans l'underground entre drone et dark wave. On guettera aussi venu de Glasgow Lanark Artefax, producteur techno ayant attisé la curiosité d'Aphex Twin en personne... Lena Willikens, Objekt, la Russe Dr Rubinstein, Call Super et l'Australienne Haai complètent la programmation.
Jennifer Cardini revisite l'histoire
Reste donc ce mardi 8 mai curaté par Jennifer Cardini. Maceo Plex prend la place du headliner et sera entouré sur les trois scènes de l'intrigante iranienne Mozhgan, mais aussi de deux figures historiques : les Allemands de D.A.F. et leur punk électronique datant déjà de 1978 d'un côté, Dopplereffekt de l'autre. Borusiade (signé sur le label Comeme), le revenant I:Cube et sa house lubrique ou encore Job Jobse en back2back avec la patronne (Jennifer Cardini jouera sur deux des scènes) sont aussi à l'affiche.