Concrete Knives : tous en coeur

Concrete Knives + The Jacques

Ninkasi Gerland

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Pop / Très attendu par ceux à qui leur premier album avait fait choper la danse de Saint-Gui, les irrésistibles Caennais de Concrete Knives reviennent après plus d'une décennie d'absence discographique. Et n'ont rien perdu de leur pouvoir d'attraction.

Voilà six ans qu'on n'avait pas eu de nouvelles de Concrete Knives, un groupe qui à ses débuts avait tout fait très vite. Y compris taper dans l'œil – et les oreilles – de Simon Raymonde, ex-Cocteau Twins et boss en chef du label anglais Bella Union, et de pas mal de monde, nous compris. En un rien de temps, Concrete Knives s'était mis à tourner dans toute l'Europe diffusant son euphorie communicative et sa jeunesse éternelle à chaque montée sur scène, l'écosystème préféré du groupe, là même où Simon Raymonde l'avait déniché comme on trébuche sur une espèce non répertoriée.

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C'est qu'après avoir beaucoup tourné, s'être mis entre parenthèse pour ne pas faire comme le Grand Jojo et oublier de vivre, après s'être consacré à différents projets solo (Samba de la Muerte, Elecampane, Faroe), ce qui est une manière comme une autre de s'occuper de soi, revoilà ces chers Caennais aux commandes de leur drôle de tropicalisme normand.

Et alors que, depuis le temps, le groupe aurait pu rejoindre le cimetière des coups d'un soir pop vite oubliés, ces petits plaisirs purement physiques rendus loin des yeux loin du corps, voilà que depuis l'annonce de ce retour l'écho des suiveurs musicaux bruissait de ce genre d'« Enfin ! », de « C'est pas trop tôt » ou d'« On a failli attendre » prononcé à la frimousse de l'être aimé parti acheter des cigarettes pendant six mois.

Talking Heart

La chose s'appelle donc Our Hearts et l'on retrouve, comme s'il n'était jamais parti, ce mélange de pop anglo-saxonne et de rythmes panafricains simples et funkys mais irrésistibles, de groove cool et de montée au front où les guitares viennent percuter les synthés analogiques et le chant (Morgane Colas et Nicolas Delahaye) se fondre en cris de ralliement ; ce truc qui réussit l'exploit de faire des assouplissements en se tenant raide comme la justice.

Une pop Milky way, comme on l'a souvent dit des Pixies : croquante voire cassante à l'extérieur, fondante à l'intérieur qui rappelle aussi la franchise Weezer/The Rentals (Tightrope), que les Yeah Yeah Yeahs (Babies) ou les Talkings Heads (The Lights), où la musique, moins naïve que sur Be your own king, se joue toujours toute voile dehors mais en se laissant apprivoiser par la subtilité ou quelques belles embardées hors des sentiers déjà foulés. Par un propos plus introspectif, riche de ces quelques années écoulées et de cette tête relevée enfin du guidon.

Mais l'important chez Concrete Knives, et le titre de cet album le confirme, c'est le cœur : cette impression d'une pulsation collective au service d'un battement à l'unisson, d'un Talking heart, qui, chez ce groupe-là, emporte tout très vite.

Concrete Knives + The Jacques
Au Ninkasi le mercredi 21 mars

Our Hearts (Vietnam/Because)

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