Théâtre / La metteuse en scène belge Anne-Cécile Vandalem propose cette semaine aux Célestins un polar nordique sur fond de montée des populismes. Glaçant.
Le monde occidental vit une période de montée des populismes, dont l'une des manifestations les plus récentes est l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis. Un état de fait qui inquiète pas mal de citoyens, et parmi eux certains artistes qui tentent de dénoncer la situation avec leurs armes – que l'on peut juger dérisoires mais qui sont nécessaires sur le long terme (« s'il a de la chance, l'écrivain peut changer le monde » comme le disait l'Américain Arthur Miller).
Anne-Cécile Vandalem fait partie de cette famille d'artistes non résignés. Et son Tristesses, aux Célestins du 27 au 31 mars, se présente autant comme une pièce de théâtre qu'une mise en garde. La metteuse en scène wallonne a ainsi imaginé un polar nordique dans lequel Martha, femme politique populiste danoise, revient sur l'île qui l'a vue naître afin d'enterrer sa mère. Sauf que tout ne se passera pas comme prévu...
Une scénographie ambitieuse et froide, des êtres dont on peine à cerner les véritables intentions, un humour qui arrive là où on ne l'attend pas : malgré un arrière-fond didactique trop appuyé, Anne-Cécile Vandalem a conçu un spectacle captivant jouant habilement avec la vidéo et l'image, choix qui résonne avec le dessein du personnage principal campé par elle-même (à savoir transformer les anciens abattoirs de l'île en studio de production de films de propagande du parti). Libre alors au public d'imaginer dans la figure de Martha qui bon lui semble...